Abidjan a abrité du 06 au 08 avril 2021 une réunion du Comité technique de gestion de (TMC/ECOSHAM), organe chargé de l’harmonisation des normes de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).Cette rencontre vise l’établissement des normes sur l’assainissement et les appareils électriques, l’adoption de deux normes ISO relatives à l’assainissement, trois projets de normes de la CEDEAO sur les appareils électriques et le modèle ECOSHAM (Modèle d’harmonisation des normes CEDEAO) révisé.
Placée sous l’égide du ministère ivoirien du commerce et de l’industrie, cette réunion a regroupé le Comité technique de gestion d’ECOSHAM et des représentants des organismes en charge de la normalisation des États membres de la CEDEAO. Notamment ECREEE (Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO) représenté par son Directeur Exécutif M. Bah Daho, l’ASN (Association Sénégalaise de Normalisation) et bien d’autres. Sans oublier CODINORM (Côte d’Ivoire Normalisation), structure en charge de la normalisation en Côte D’Ivoire.
Procédant à l’ouverture de la rencontre, le directeur de Cabinet adjoint du ministère ivoirien du Commerce et de l’industrie, Albert Kouatlay qui représentait le ministre Souleymane Diarrassouba, a souligné l’importance de cette réunion de réflexion. Selon lui, l’harmonisation de ces normes relatives à l’assainissement, l’accès à l’eau potable et à la performance des appareils électriques, revêt une importance capitale, car touchant à des domaines de développement socio-économiques. « L’assainissement, l’hygiène et un accès adéquat à l’eau potable permettent de prévenir et de contrôler de nombreuses maladies telles que le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A, la typhoïde, la poliomyélite, etc. qui constituent de véritables problèmes de santé publique en Afrique », a-t-il signifié.
Des données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dira-t-il, montrent que « les installations sanitaires inadéquates sont à l’origine de 280 000 décès dus à la diarrhée chaque année et constituent un facteur majeur de plusieurs maladies tropicales négligées ».
Le Commissaire en charge de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé de la CEDEAO, Niafo Yaya, a relevé que la présente rencontre s’inscrit dans le cadre du développement de l’Infrastructure qualité de la CEDEAO dont les piliers indispensables demeurent: l’accréditation (ECORAS), l’évaluation de la Conformité (ECOCONF), la Métrologie (ECOMET) et la normalisation (ECOSHAM).
Au cours de ces trois jours d’échanges les participants s’intéresseront en outre à l’élaboration de la norme ISO 24 521 « Activités relatives aux services de l’eau potable et des eaux usées. Lignes directrices pour la gestion sur site des services d’eaux usées domestiques de base », ainsi qu’à la norme ISO 30 500.
Ils tableront également sur trois projets de normes sur les appareils électriques tels que les ventilateurs, les postes téléviseurs et les chauffe-eaux. Trois normes qui visent à développer des corridors régionaux d’énergies renouvelables pour l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’hydroélectricité.
Il n’est point prétentieux de concevoir que cette rencontre d’Abidjan initiée par TMC/ECOSHAM dont la présidente est Madame Chinyere Egwuonwu vient à point nommé vu l’urgence environnementale qui prévaut dans la sous-région, notamment au niveau de l’assainissement.
Et le directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation, El Hadj Abdourahmane Ndione de déplorer : « Les taux d’accès à un assainissement adéquat en Afrique subsaharienne restent parmi les plus bas au monde avec seulement 28 % de la population ayant accès à des installations sanitaires de base et 32 % pratiquant encore la défécation à l’air libre », a-t-il rappelé.
Poursuivant son intervention, le DG de l’ASN souligne que les pays de l’Afrique de l’Ouest, pour une bonne partie, se classent généralement parmi les pays africains les moins performants dans cette catégorie, avec pour certains, moins de 20% de la population ayant accès à un assainissement amélioré.
Pour contribuer à améliorer la qualité et la performance des systèmes d’assainissement sans égouts, l’American National Standards Institute (ANSI) et l’Association sénégalaise de normalisation (ASN) avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), ont fait des propositions à l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour l’élaboration de normes internationales sur les systèmes d’assainissement autonomes ayant abouti à la publication des normes ISO 30500 et ISO 31800. Des normes qui logiquement doivent pouvoir aider toute la région ouest africaine.
La norme ISO 30500 établit des spécifications pour de nouvelles toilettes domestiques qui traitent les déchets sur place, tandis que ISO 31800, elle, spécifie les exigences permettant de garantir les performances, la sécurité, l’exploitabilité et la facilité d’entretien des unités de traitement de boues de vidange.
La norme ISO 24521 qui fournit des recommandations pour améliorer la qualité des services et la gestion en toute sécurité des services d’assainissement, vise à apporter les exigences nécessaires relatives à la qualité et à la sécurité des infrastructures et des systèmes d’assainissement.
Pour Alain Constant Assa, représentant du directeur général de CODINORM, cette rencontre, vu ses objectifs est indubitablement une occasion de changement de paradigme dans l’espace CEDEAO. « C’est une belle opportunité qui s’offre à nous pour la poursuite au sein du schéma d’harmonisation des normes dans notre espace commun », a-t-il déclaré. Une déclaration qui rassure et qui promet.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com