Le désir de plaider auprès de l’administration forestière pour l’application du nouveau code forestier en Côte d’Ivoire a été exprimé ce jeudi 23 août 2018 à Abidjan-Cocody, lors d’un atelier initié par l’ONG IMPACTUM et ses partenaires dont l’ONG internationale UTZ et RAINFOREST ALLIANCE. Cet atelier se situait dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Partnership cocoa and climate change ». Ce projet a pour but essentiel est de concilier la production cacaoyère et le changement climatique.
La société civile ivoirienne œuvrant dans le domaine de l’environnement, notamment dans la lutte contre la déforestation et les changements climatiques apporte sa contribution à la préservation de la forêt ivoirienne. Pour atteindre ses objectifs, elle veut mener un plaidoyer auprès de l’administration forestière pour l’application effective du nouveau code forestier en Côte d’Ivoire, ainsi que ses textes d’application, notamment ceux relatifs à la notion de propriété de l’arbre et les faire connaitre aux communautés rurales. Voilà le sens de cet atelier ayant réuni une trentaine de participants à Abidjan, Cocody-Angré.
Les acteurs environnementaux, au cours de cette rencontre, ont procédé à la création d’une coalition qui a immédiatement élu un bureau qui sera chargé de mener ledit plaidoyer. Ainsi monsieur Biehou Yehin Valery de l’ONG OPRFT (Observatoire pour la Protection et la Reconstitution de la Faune et de la Flore Tropicale) a été élu président de ladite coalition avec pour vice-président monsieur Brice Delagneau, président de l’ONG AMISTAD. Quant au secrétariat général, il sera assuré par monsieur Guhé Kouadio Albert de l’ONG Sauvons la forêt ivoirienne (SAFI) et un représentant l’ONG IMPACTUM et d’IDH.
Présent à cet atelier, monsieur Diakité Siriki, représentant régional de l’ONG RAINFOREST ALLIANCE, partenaire financier du projet « Partnership cocoa and climate change », pense qu’il est important pour eux d’accompagner l’ONG IMPACTUM dans ce projet. « Grâce à ce projet, nous pouvons apporter une contribution significative à la lutte contre les effets néfastes du changement climatique. », a-t-il déclaré tout en précisant que le processus de plaidoyer vient à point nommé. « Vous êtes sans ignorer que la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un instrument important qui est le code forestier renouvelé depuis 2014. Nous avons souhaité qu’il y ait une application de ce code à travers sa vulgarisation et sa promotion. Et je pense que la coalition est bienvenue pour faire avancer les choses », a-t-il indiqué avant d’ajouter. « Nous pensons que la coalition aura son rôle à jouer de sorte que le code soit développé dans le sens d’apporter des mesures incitatives aux producteurs et plus spécifiquement sur la question de la propriété de l’arbre ». Pour monsieur Brou Jean Michel, coordinateur de projet au sein de l’ONG IMPACTUM, il est temps que le code forestier soit appliqué parce qu’il y a un flou juridique qu’il faut clarifier pour que les communautés puissent être incités à la reconstitution du couvert forestier. « Dans le nouveau code forestier, il y a deux innovations majeures : la propriété de l’arbre qui dit que celui qui plante un arbre, cet arbre lui appartient et la mise en place d’un fonds forestier qui vise à pouvoir aider toutes les initiatives de reconstitution des forêts. Mais tout est encore flou », a-t-il précisé non sans souligner une inquiétude : « Ce flou juridique fait que les petits producteurs sont réticents à pouvoir conserver les arbres dans leurs plantations parce que s’ils les conservent, certainement les exploitants forestiers viendront les couper ». Voilà qui traduit clairement l’urgence d’appliquer le nouveau code forestier et ses textes d’application, notamment ceux relatifs à la propriété de l’arbre.
Notons que le projet « Partnership cocoa and climate change » vise entre autres à renforcer les capacités, encourager et engager les petits exploitants, les producteurs de cacao et les groupes vulnérables à mettre en œuvre des pratiques d’adaptation aux effets liés au changement climatique, de gestion des ressources naturelles et de protection des forêts. La phase pilote de ce projet s’étendra jusqu’à l’horizon 2019, dans la région du Cavally, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, plus précisément dans les villages de Zro, Diboké et Gblapleu.
GEORGES KOUASSI
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