L’Inades-Formation Côte d’Ivoire et son partenaire allemand Inkota Netzwerk sont plus que jamais engagés pour une cacaoculture durable en Côte d’Ivoire et pour une meilleure condition de vie des producteurs. Pour y parvenir ils ont initié le projet « Renforcement des capacités des organisations de la société civile et des organisations de producteurs de cacao dans le dialogue politique en Côte d’Ivoire ». Un projet dont la présentation et le lancement de la seconde phase ont fait l’objet d’un atelier ce mercredi 9 mars 2022 à Abidjan.
Ce projet vise à contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies et de mesures visant à assurer un revenu décent aux familles de cultivateurs de cacao et donc à garantir la durabilité du cacao ivoirien. C’est pourquoi l’accent est mis sur le renforcement des capacités de ces principaux acteurs de la filière cacao afin qu’ils fassent des propositions constructives et novatrices dans le cadre de processus de dialogue internationaux et nationaux pour la durabilité du cacao. En claire il s’agit de donner une force de discussion aux organisations de la société civile et aux organisations de producteurs de cacao dans les instances de décision au niveau national et international, vu le poids du cacao dans l’économie ivoirienne.
La première phase du projet qui s’est déroulé de septembre 2019 à Décembre 2021 a été riche en activités avec notamment le renforcement des capacités des OSC et organisations de producteurs sur certaines thématiques telles que le revenu vital, la déforestation et le travail des enfants.
A l’issue de cette première phase l’on note des acquis considérables avec en ligne de mire la création d’une plateforme de la société civile et des organisations de producteurs. Un véritable cadre de réflexion pour la défense des droits et intérêts des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire. Lors de la présentation du projet au cours de l’atelier, bien d’autres acquis ont été énumérés par Arthur Dago, chargé de programme plaidoyer cacao à l’Inades-Formation et responsable dudit projet. «Au niveau des acquis, nous avons créé un site web qui est une vitrine d’informations pour les membres de la plateforme. Nous avons aussi élaboré le manuel de plaidoyer qui est vraiment essentiel parce que sans formation, on ne peut pas faire de plaidoyer », a-t-il mentionné.
A l’ouverture de l’atelier, le PCA de l’Inades-formation, Tétiali Digueu, a indiqué que sa structure et ses partenaires joueront pleinement leur partition pour redorer le blason de la filière cacao. C’est pourquoi il a recommandé la solidarité aux membres de la plateforme. « Cette plateforme se veut un cadre de réflexion, d’analyse et de propositions constructives pour une cacaoculture durable », a-t- il exhorté. M. Digbeu veut toutefois compter sur les décideurs pour la réussite de cette mission. « Nous pouvons compter sur le soutien des décideurs politiques, notamment le ministère de l’agriculture et de développement rural, le conseil café-cacao, les institutions des pays consommateurs et les partenaires techniques et financiers pour atteindre ces objectifs», a-t-il lancé.
Pour ce qui est déjà fait dans le cadre de ce projet, certains bénéficiaires présents à l’atelier saluent cette noble l’initiative. A l’image de Sophiatou Badedjou Colliee, en charge des programmes de l’ONG SOLIDARIDAD. « Renforcer les capacités de la société civile ivoirienne et des producteurs est vraiment un objectif que SOLIDARIDAD veut atteindre et c’est pourquoi elle s’est impliquée dans cette plateforme qui est la bienvenue », a-t-elle déclaré. Désiré Adon, membre d’une coopérative agricole de l’Agneby abonde dans le même sens. « La plateforme est bienvenue. Elle est venue au moment où l’union européenne était engagée dans une nouvelle règlementation du cacao. Vous voyez que le petit producteur qui est assis au village ne sait pas ce qui se passe. Donc il était important que nous en tant que leurs représentants, nous soyons formés et informés. Et cette plateforme nous a permis d’avoir cela », s’est-il réjoui.
Notons qu’à ce jour la plateforme compte 7 organisations de la société civile et 35 organisations de producteurs travaillant dans une parfaite collaboration pour contribuer à la bonne gouvernance dans la filière cacao, à la production durable et au bien-être du producteur. Débuté en septembre 2019, le projet « Renforcement des capacités des organisations de la société civile et des organisations de producteurs de cacao dans le dialogue politique en Côte d’Ivoire », financé par la GIZ (agence allemande de coopération internationale pour le développement) prendra fin en mars 2023. La seconde phase mise en œuvre depuis janvier 2022 portera essentiellement sur les activités de plaidoyer.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com