A l’initiative de l’INADES- Formation Côte d’Ivoire, appuyé par son partenaire allemand INKOTA Netzwerk un réseau des organisations de la société civile et des organisations des producteurs ivoiriennes et ghanéennes se met en place pour un meilleur plaidoyer en faveur de la durabilité du secteur cacao. Un atelier stratégique vient de se tenir du 27 au 29 juillet 2022 à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire pour tracer les sillons de ce réseau.
Ledit atelier qui a réuni plus d’une trentaine de participants venus de la Côte d’Ivoire et du Ghana s’inscrit dans le cadre du projet INKOTA intitulé « renforcement des capacités des organisations de la société civile et des organisations des producteurs dans le cadre du dialogue politique en Côte d’Ivoire », un projet financé par la GIZ (Agence Allemande de Coopération internationale pour le développement).
Ce rendez-vous du donner et du recevoir axé sur les échanges sud-sud a pour objectif de mettre en réseau les organisations de la société civile ivoiriennes et ghanéennes ainsi que les producteurs de cacao des deux pays afin de renforcer leurs liens, partager leurs expériences et aboutir à un plan d’actions commun pour un meilleur plaidoyer en faveur du cacao durable, dans le but d’améliorer les conditions de vie et le revenu des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.
« Pour nous, c’est un atelier très important parce qu’il s’agit ensemble de pouvoir partager nos expériences, de pouvoir échanger sur les défis auxquels font face les producteurs de cacao de nos deux pays et surtout arriver à établir un plan d’actions commun pour pouvoir mieux se faire entendre et surtout contribuer aussi à tout ce dialogue au niveau national et international sur la durabilité de la filière cacao », a déclaré Madame Zéi Pauline, Directrice de INADES-Formation Côte d’Ivoire et coordonnatrice de la plateforme cacao durable en Côte d’Ivoire.
En se mettant ensemble, la Plateforme Ivoirienne pour le Cacao Durable (PICD) et son binôme ghanéen la Ghana Civil-society Cocoa Plateform (GCCP) entendent fédérer leurs efforts et constituer une société civile forte dans la sous-région pour relever trois principaux défis communs que sont le revenu vital des producteurs, le droit des enfants et la question de la déforestation relative à la réglementation de l’Union Européenne qui prône l’agriculture zéro déforestation. « Il faut que notre cacao qui est vendu à l’extérieur puisse être du cacao propre qui respecte les droits humains, qui permet aux producteurs de vivre décemment et qui ne détruit pas la forêt », explique Madame Zéi Pauline.
Le coordonnateur de la plateforme ghanéenne, Nana Kwasi Ackah, a salué cette initiative qui selon lui vient renforcer les relations entre les deux pays leaders dans la production du cacao au monde avec plus de 60% de la production mondiale. « Cette rencontre est une opportunité pour nous de bâtir des relations solides et établir une plateforme commune pour des discutions autour de la filière cacao », a-t-il reconnu.
Le chargé des programmes cacao plaidoyer à l’Inades-Formation, Arthur Dago reste optimiste quant à l’issue de cette plateforme commune. « A l’initiative des Etats, les Organisations de la société civile du Ghana et de la Côte d’Ivoire veulent se mettre ensemble pour faire un plaidoyer dans le cadre de la durabilité du cacao. Je pense que c’est ensemble que nous pouvons mener un bon plaidoyer pour nos deux pays. Et j’ai foi que ce plaidoyer ira jusqu’au bout », a-t-il promis.
Et pour y parvenir, plusieurs recommandations au cours d’une conférence de presse ont sanctionné cette rencontre de haut niveau. Ces recommandations portent essentiellement sur quatre axes prioritaires : le revenu vital. Sur cette question, la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable (PICD) et la Ghana Civil-society cocoa Platform (GCCP) plaident pour la mise en place d’un mécanisme transparent et inclusif de fixation des prix bord champ du cacao. “Nous recommandons la mise en place d’un mécanisme transparent et inclusif de fixation des prix bord champ, prenant en compte tous les paramètres pertinents qui entrent dans ma production du cacao par le producteur“, a indiqué Bakary Traoré, membre de la PICD et porte-parole de la coalition des deux plateformes.
La déforestation et la bonne gestion des ressources naturelles, droits humains et esclavage moderne, ainsi que bonne gouvernance, responsabilité et transparence constituent les autres axes prioritaires abordés avec le même intérêt.
En définitive, les organisations de producteurs et de la société civile ivoiriennes et ghanéennes ont convenu de créer un réseau africain d’organisations de producteurs et de la société civile pour le cacao, en vue de mener des actions en faveur des producteurs, des petits transformateurs locaux et leurs organisations dans les pays producteurs d’Afrique.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com