La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) estime qu’il existe une disparité notoire dans la répartition des terres agricoles entre les hommes et les femmes en Afrique subsaharienne et singulièrement en Côte d’Ivoire. Cette organisation qui lutte contre la faim dans le monde a déploré cet état de fait récemment à Abidjan au cours d’un atelier sur les Objectifs du Développement Durable (ODD), initié par le ministère ivoirien de l’environnement et du Développement Durable.
Officiellement approuvé par la 47ième session de la commission statistique des Nations Unies en mars 2016, l’indicateur 5.A.1 des objectifs du développent durable revêt une importance capitale pour la FAO qui en est l’agence garante, tandis que l’UNSD (United Nations Statistics Divisions) et l’ONU- FEMMES font office d’agences contributives. L’ODD 5 stipule « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». C’est pourquoi sa cible 5.A.1 vise justement à entreprendre des réformes pour donner aux femmes des droits égaux sur les ressources économiques, ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle du foncier et d’autres formes de propriétés sur les services financiers, à l’héritage et aux ressources naturelles conformément à la législation nationale. Partant de ce fait, la FAO trouve inconcevable que les femmes soient lésées dans le droit foncier en Côte d’Ivoire, quand on sait que la terre agricole est un élément clé dans les pays en développement où les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement reposent souvent sur le secteur agricole. Cette forme d’injustice qu’il urge de réparer apparait comme un frein à l’autonomisation de la femme prônée par la FAO. « Les femmes pourraient accroitre évidemment leur productivité et leur autonomisation si elles avaient davantage accès aux ressources productives, en particulier la terre », a déploré Leman Yonca Gurbuzer, Experte technique FAO ». Mais selon elle, ce n’est pas le cas. « Il y a une disparité entre les hommes et les femmes exploitants agricoles en Côte d’Ivoire et pratiquement dans toute l’Afrique subsaharienne », a-t-elle indiqué avant de préciser : « En Côte d’Ivoire, 90% des exploitants agricoles sont des hommes et seulement 10% sont des femmes ».
Evoquant la question des données qu’elle juge insuffisantes, l’experte de la FAO souligne que même si les données actuelles qui n’ont pas utilisé de méthodologie standard et donc ne pouvant pas être considérées comme des estimations officielles des indicateurs 5.A.1, de solides preuves empiriques sont nécessaires pour surveiller cet écart. «De notre côté, nous avons des données existantes qui nous informent du pourcentage des femmes agricoles », s’est justifiée Lemen Yonca Gurbuzer.
La source des données, qui selon elle, reste la base de données de la FAO sur le genre et le droit à la terre, repose principalement sur les recensements ou sur des enquêtes agricoles nationales.
La rédaction
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