Elaboré par l’ONG AMISTAD (Actions pour la Mobilisation des Initiatives et Stratégies d’Aide au Développement) , le tout premier guide de bonnes pratiques d’agroforesterie en lien avec les cultures vivrières en Côte d’Ivoire a été officiellement remis aux acteurs agricoles du pays. C’était ce mardi 19 novembre 2O19 à la CRRAE-UMOA d’Abidjan-Plateau au cours d’une cérémonie organisée pour la circonstance.
Expliquant les objectifs de ce guide, Brice Delagneau, président de l’ONG AMISTAD indique : « Pour nous, c’était important d’avoir un document pareil pour aider les communautés locales à s’engager résolument dans des pratiques agricoles qui puissent être rentables économiquement, socialement et aussi environnementalement ».
Ce guide d’agroforesterie est en effet un document destiné au monde agricole et qui enseigne les bonnes pratiques culturales à l’effet de préserver les forêts ivoiriennes qui subissent une forte dégradation à cause de l’action incontrôlée de l’homme.
C’est l’un des résultats du projet de renforcement des capacités et de sensibilisation de la société civile, des médias et des communautés locales sur les changements climatiques et la REDD+ en Côte d’Ivoire. Un projet financé par la PACJA (Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique) qui était représentée à cette cérémonie par son coordonnateur national Oboué Anicet Durand.
Le guide d’agroforesterie a été élaboré en vue de réduire la déforestation imputable aux cultures vivrières tout en assurant la sécurité et la souveraineté alimentaire du pays ou encore pour accroitre les revenus des ménages agricoles. Posséder ce guide est donc synonyme de maitrise des bonnes pratiques d’agroforesterie. Les essences forestières adaptées aux cultures vivrières, le système agroforestier en bandes alternées, la préparation et l’installation de la pépinière ainsi que son entretien, le piquetage, la trouaison, bref, tout ce qui concourt à réduire la pénibilité du travail de terre et à une agriculture durable est consigné dans ce guide d’une richesse inestimable.
Ce document doit sa richesse au travail intense et collégial abattu en amont. Car selon Brice Delagneau, des missions dans les zones rurales notamment dans les régions du Gbêkê, du Moronou et de l’Iffou ont permis de rencontrer les communautés pour comprendre comment est-ce que ces communautés sont engagés sur la question de l’agroforesterie. « Et les communautés nous donnent des informations », a-t-il indiqué.
Brice Delagneau et ses collaborateurs se sont également rapprochés des structures spécialisées telles que l’ICRAF (International Center for Agroforestery Research) et la SODEFOR (Société de Développement des Forêts) pour des séances de travail et pour l’acquisition de la documentation. D’autres structures, en l’occurrence le CNRA (Centre National de Recherche Agronomique, la GIZ (agence allemande de cooperation internationale) et le secrétariat exécutif permanent de la REDD+ ont également apporté leur soutien pour l’élaboration du document. Et Brice Delagneau n’a pas manqué de leur témoigner sa gratitude au cours de cette cérémonie officielle qui a réuni un parterre de personnalités du monde agricole.
«C’est pour vous dire que ce document n’est pas seulement l’affaire de l’ONG AMISTAD. Dans tous les cas, il aura fallu une structure ou une personne qui porte l’initiative », a souligné Brice Delagneau qui souhaite une large diffusion de ce guide. « Nous pensons que la large diffusion de ce document va aider le pays à atteindre ses objectifs », a-t-il mentionné. Pour lui ce document est le début d’un autre processus parce que dira-t-il, « nous avons un document qui est théorique. Maintenant il va falloir aller faire la pratique, et c’est en cela que nous pensons que la large diffusion de ce document pourrait nous aider à sortir un deuxième tom pourquoi pas ? », a lancé le président de l’ONG AMISTAD qui précise que le guide est disponible sur le site www.amistad.ci et que les communautés locales auront également la version physique notamment auprès des structures spécialisées telles que la SODEFOR, le ministère de l’agriculture et du développement rural et bien d’autres.
Rappelons que lors de cette cérémonie de remise, tous les participants sont repartis avec le précieux document de quarante pages savamment dosé pour une agriculture durable en Côte d’Ivoire.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com