Ce jeudi 24 mars 2022, lors d’un webinaire portant sur l’autonomisation de la femme dans les chaînes de valeur agricoles pour un avenir durable, le représentant pays de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a fait l’état des lieux des chaines de valeur agricoles africaines avec un accent particulier sur le cas de la Côte d’Ivoire. Des pistes de réflexion ont été émises pour une véritable autonomisation de la femme agricole en Côte d’Ivoire.
Placée sous la présidence de la ministre du plan et du Développement Mme Kaba Nialé, cette rencontre se veut un cadre d’échanges pour permettre aux experts de partager les différentes expériences en vue d’aider la gente féminine à assurer son autonomisation dans le domaine agricole.
L’état des lieux faits par Samy Gaiji, représentant pays de la FAO révèle entre autres que les pratiques agricoles actuelles sont inadaptéeset extensives avec pour impact la déforestation et la perte de la biodiversité. Aussi, la diversité alimentaire est faibledans les zones à forte prévalence de malnutrition chronique. Il ne manque pas de souligner les pesanteurs socio-culturelles quicontribuent aux inégalités de genre. Les inégalités de développement, dira-t-ilsont entretenues par les disparités entre genres au niveau de la pauvreté et de l’éducation. Ajouter à cela le coût des intrants et de la main d’œuvre qui limitent l’amélioration des revenus des petits producteurs ainsi que les chocs sanitaires et environnementaux quiréduisent les capacités de résilience des ménages vulnérables.
Malgré ces constats non reluisants, l’expert de la FAO se veut rassurant sur les mécanismes à mettre en place pour l’autonomisation de la femme agricole en Côte d’Ivoire. « Il faut promouvoir les pratiques agropastorales et halieutiques intensives et durablespour améliorer l’offre alimentaire locale », a-t-il préconisé. Pour lui, il est également question de promouvoir des systèmes d’irrigationpermettant la maîtrise de la gestion de l’eau et de renforcer les programmes d’éducation nutritionnelle.
Autre chose aussi importante préconisée par Samy Gaiji, c’est non seulement de mettre en place des mécanismes d’accompagnement des petits producteurs des systèmes alimentaires
pour améliorer leurs revenus, mais aussi d’améliorer l’environnement législatif, réglementaire et institutionnel portant sur la lutte contre les inégalités entre sexes. « Il faut que la Côte d’Ivoire s’inscrive dans la vraie modernité », a-t-il conseillé. Et cela passe nécessairement par la mécanisation de l’agriculture. Comme quoi, il va falloir faire l’agriculture autrement avec les femmes en ligne de mire.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com