La faune aquatique dans toutes ses composantes subit aujourd’hui une pression humaine hors norme qui tend résolument vers la disparition des espèces côtières, marines et aquatiques. Notamment les tortues de mer, les lamantins, les baleines, les oiseaux de mer, etc.
C’est pour trouver des stratégies de lutte contre ce phénomène que des experts en environnement, des membres d’organisations internationales et des ONG se sont retrouvés ce lundi 23 juillet 2018 à Abidjan Plateau dans le cadre de la journée inaugurale d’une réunion de travail dénommée partenariat sur la faune sauvage aquatique d’Abidjan. Une initiative de la convention d’Abidjan et ses partenaires que sont l’USAID, Wild migration et Ocean care.
Ce partenariat né de la COP 12 d’Abidjan tenu en mars 2017, vise spécifiquement à atteindre une réduction significative du commerce, de la capture, de la consommation des espèces côtières et marines, y compris les espèces aquatiques en danger, menacées ou protégés à travers l’Afrique de l’ouest et du centre.
Pour Monsieur Abou Bamba de l’ONU Environnement, secrétaire exécutif de la Convention d’Abidjan, cette lutte passe nécessairement par une forte sensibilisation car la conservation de ces espèces aquatiques sonne comme un impératif. « Ces espèces sont mieux dans leurs habitats naturels que dans une sauce », a-t-il déclaré à l’ouverture de l’atelier. Cette première journée a été essentiellement consacrée à la présentation des différentes activités de certaines parties prenantes en termes de lutte contre la criminalité faunique. Parmi eux, M. Isidore Ayissi du Cameroun a par exemple présenté son association dénommée Association camerounaise de promotion de la biologie marine qui œuvre contre le braconnage sur la faune au niveau des côtes camerounaises. Les recherches orientées à la conservation des espèces marine ainsi que le renforcement des capacités des étudiants font partie de leurs principales activités. M. Eugène Mouka du Benin a pour sa part présenté l’ONG AMN (Assistance Mobile Nature) qui lutte contre la criminalité faunique. Avec Mme Rima Jabado, les participants ont été informés sur les actions du CMS (Convention Migratoiry Species), une organisation présente dans 106 pays qui aide à la reproduction de certaines espèces migratoires. Selon Rima, un groupe de travail a été constitué dans ce sens. Pour Alice Stroud, l’ONG BORN FREE basée aux Etats Unis qu’elle représente fait de cette lutte, son cheval de bataille. Elle a décidé pour ce faire, d’équiper la douane afin de renforcer les contrôles. Au vu des différentes interventions, il est évident que l’engagement est réel pour sauver la faune aquatique. Des échanges fructueux et des travaux de groupe ont également meublé cette journée. Comme propositions à l’issue de ces travaux de groupe, le renforcement de la synergie et la coordination des parties prenantes ; la mise en place d’une base de donnée pour faciliter l’accès aux pays intéressés ; le renforcement de la collecte des données sur les espèces aquatiques ; l’harmonisation du cadre législatif, etc…
Afin de permettre à ce partenariat d’atteindre ses objectifs, il envisage élaborer un plan d’action basé sur le renforcement des connaissances et capacités des acteurs locaux, la mise en place des moyens au niveau local. Non sans définir et promouvoir des politiques de mise en œuvre de ces actions. Selon Joanna Toole, consultante à Ocean Care, ce plan d’action est très important car il aidera à monter les projets locaux tout en permettant de faire ressortir les priorités et de définir les objectifs.
La suite de ces travaux s’annonce prometteuse. Rendez-vous ce mardi 24 juillet pour la deuxième journée. La clôture de ces assises est prévue pour le mercredi 25 juillet 2018.
GEORGES KOUASSI