BIODIVERSITÉ : le premier congrès de la Société Africaine de Primatologie lancé le jeudi 16 Février à Abidjan

Prof. Inza Koné, enseignant-chercheur à l’UFR biosciences
Le premier congrès international de la Société Africaine de Primatologie (SAP) se tiendra du 24 au 27 juillet 2017 à l’université Félix Houphouët Boigny d’ Abidjan – Cocody autour du thème « nouveaux défis et opportunités dans la conservation des primates à travers l’Afrique ». Il a pour objectif de constituer formellement la Société Africaine de Primatologie et de la positionner comme une plateforme de partage de connaissances et d’expérience entre chercheurs, acteurs de la conservation, professionnels de l’éducation, bailleurs de fonds et décideurs du continent africain, afin de conserver effectivement les primates d’Afrique. Ce sera aussi l’occasion de célébrer les 30 ans de recherche sur les primates. En prélude à cette importante rencontre internationale, le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire(CSRS), en collaboration avec l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody, ont organisé ce jeudi 16 février 2017, dans les locaux dudit centre à Abidjan, une conférence inaugurale qui a réuni une pléiade d’acteurs de la lutte contre l’extinction des primates. En l’occurrence des universitaires, enseignants-chercheurs, responsables de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves), avec la participation de l’ambassade des États-Unis d’Amérique, sans oublier les responsables de la direction de protection de la nature. Il s’agissait pour les organisateurs de ce congrès d’éclairer les uns et les autres sur le danger qui guette quotidiennement les primates et la nécessité de renforcer la lutte pour leur sauvegarde. Après le mot de bienvenue du professeur Bassirou Bonfoh, Directeur Général du CSRS, qui a situé l’intérêt de ce prochain congrès et remercié toutes les institutions qui ont contribué à sa mise en œuvre, le conférencier du jour, professeur Inza Koné, enseignant-chercheur à l’UFR biosciences de l’université Félix Houphouët Boigny, chercheur associé au centre suisse, directeur des ressources et du développement est revenu sur l’origine de la SAP. « L’idée de fédérer les primatologues est née en 2012 à Cacun au Mexique avant d’être consolidé en 2015 à Cape Town en Afrique du Sud. Dira-t-il. Dépeignant le sombre tableau relatif à la disparition des primates, il est parti d’un constat. Selon lui, des études ont démontré que si rien n’est fait, d’ici à la fin de ce siècle aucune espèce de primates sur les 504 au monde ne subsistera excepté l’espèce humaine. En guise d’illustration, le conférencier explique qu’en moins de 20 ans, la population de chimpanzés de Côte d’Ivoire a chuté de 80%. « Les causes de cette chute drastique sont entre autres la déforestation liée à l’agriculture et à l’urbanisation, la pauvreté, le braconnage et à la mauvaise gouvernance », soutient-il. Poursuivant son exposé Professeur Koné a révélé que malgré les efforts de conservation consentis par certaines ONG et universités, la situation reste alarmante, d’où l’importance de ce premier congrès de la société africaine de primatologie au cours duquel plus de 200 participants dont 10 délégués régionaux sont attendus, en vue de promouvoir la recherche et améliorer la conservation des primates en Afrique.
GEORGES KOUASSI