De 16.5 millions d’hectares en 1900, le couvert forestier est progressivement passé à environ 9 millions d’hectares en 1965 puis à 2.5 millions d’hectares de nos jours.
Premier producteur de cacao et troisième plus grand producteur de café au monde, 2ème producteur de coton en Afrique, premier producteur africain et quatrième producteur mondial de caoutchouc. Pour ne citer que ces rangs qui prouvent l’importance de l’agriculture dans le système économique ivoirien.
Cette importance a été mise en avant aux premières heures de l’indépendance de ce pays avec ce slogan « le succès de ce pays repose sur l’agriculture », lancé par le père fondateur de la Côte d’Ivoire, son excellence feu le président Felix Houphouët Boigny.
Les forêts ivoiriennes ont joué un rôle important dans la dynamique du développement du pays, car elles abritaient une grande diversité floristique et faunique.
Il est incontestable que les heures de gloire de l’Etat ivoirien, le boom économique s’est fait aux dépens du couvert forestier.
Une perte de plus de 90% de la forêt ivoirienne imputable à différents secteurs d’activité que sont le secteur agricole, l’élevage, l’exploitation du bois et la pression démographique.
Le secteur agricole constitué des cultures de rente et des cultures vivrières ont été et sont responsables de la perte d’une grande partie du patrimoine forestier.
Il faut noter que les plantations de café et de cacao, dont la superficie a quintuplé en moins de 50 ans, sont les causes principales de la déforestation.
Cette déforestation est également provoquée par la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre et bois d’énergie, ainsi que par des feux de brousse incontrôlés déclenchés par des agriculteurs, qui dégagent ainsi de l’espace pour de nouvelles cultures.
Il faut signaler également que les pratiques d’élevage et l’exploitation de gisements miniers ont une part non moins importante dans la perte du couvert forestier ivoirien.
L’un des phénomènes le plus visible est la pression démographique liée aux vagues successives migratoires des populations et à l’accroissement naturel. En effet, l’installation des communautés issues de grands mouvements migratoires vers la Côte d’Ivoire a engendré l’occupation et/ou la colonisation des zones forestières pour des objectifs agricoles depuis l’accession à l’indépendance du pays.
En définitive, c’est la conjugaison de plusieurs facteurs qui est en train conduire inexorablement la forêt ivoirienne vers son déclin, si rien n’est fait. Heureusement que l’Etat de Côte d’Ivoire vient de s’engager dans une nouvelle politique forestière qui vise à reconstituer au moins 20% du couvert forestier ivoirien d’ici à 2030.
Kahaud Blihi Marie Thérèse (stagiaire)
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