Au cours du colloque International du Centre Suisse de Recherches Scientifiques (CSRS) qui s’est tenu du 9 au 11 septembre 2021 au palm club d’Abidjan, docteur Ouattara Karim, enseignant chercheur à l’université Felix Houphouët Boigny a présenté ses résultats de recherches sur le thème défi de la gestion de la biodiversité urbaine dans un contexte de risque sanitaire et de conflits homme faune Côte d’Ivoire.
Il a fait remarquer au cours de son intervention la forte croissance de la biodiversité urbaine d’où découlerait le risque accru de zoonose. « La biodiversité urbaine est l’ensemble des animaux qui ne sont pas des animaux d’élevage et qui vivent avec nous ou dans notre environnement immédiat», explique-t-il. Une cohabitation homme-faune qui a tendance à s’imposer, vu que l’on remarque aujourd’hui la présence d’animaux dits sauvages aux alentours d’habitations ou même au sein des ménages.
Dr Ouattara Karim nous explique ce phénomène. « Il faut noter une grande proximité homme-animal due à une forte urbanisation dans notre pays. Nous avons des animaux qui envahissent nos milieux de vie, notamment les oiseaux, les petits mammifères et les primates. L’urbanisation intensive en est la cause, car elle utilise tous les milieux périphériques où ils existaient de la diversité pour en faire des lieux d’habitation pour la population. Ces animaux ne pouvant pas competir dans les airs protégés, sont obligés de s’adapter à cette nouvelle façon de vivre ».
Selon Dr Ouattara Karim, trois éléments majeurs ressortent de la coexistence potentielle entre l’homme et l’animal. Il s’agit du changement de comportement des animaux, les risques de conflits homme-faune et le risque de zoonose (une maladie ou une infection naturellement transmissible des animaux vertébrés à l’homme).
Cependant cette cohabitation ne doit pas être source de conflit homme-faune. « L’idée en tant que chercheur est de prévenir des problèmes de conflits entre l’homme et les animaux. Premièrement, ils auront besoin de s’alimenter et cette alimentation n’est plus disponible puisque le milieu a été urbanisé et donc c’est la nourriture consommé par l’humain au quotidien qui sera consommé et là nous pourrons avoir une source de conflits. Deuxièmement les maladies potentielles qui peuvent être transmises par les animaux puisque nous partageons les mêmes espaces, nous touchons les mêmes matériaux, ce qui fait que la transmission augmente au fur et à mesure que le nombre d’espèces augmente. Troisièmement au niveau comportemental, nous aurons des animaux qui auront tendance à se domestiquer seuls, puisqu’ils vont avoir de nouveaux comportements différents de leurs comportements naturels. Pour nous c’est quelque chose qu’il faut suivre de prêt parce que le changement de comportement des animaux peut être imprévisible», a-t-il signifié.
Pour ce faire, notre expert précise qu’il y’ a un besoin d’études scientifiques afin de trouver la stratégie qui permettra la cohabitation pacifique entre l’homme et les animaux en milieu urbain. Tout d’abord Identifiez les espèces en milieu urbain, ensuite savoir quelle est leur densité par espace, s’ils sont porteurs de maladies et enfin connaitre leur mode de reproduction.
Docteur Ouattara Karim a terminé sa présentation en donnant des recommandations. « Aujourd’hui nous arrivons à voir ses animaux comme moyen souvent d’apaisement, ce qui permet de garantir un meilleur être. Mais il est important que nous nous rappelions des choses fondamentales. Tout d’abord Ces animaux ont besoins d’airs protégés car certaines sont en voies de disparition, ensuite conserver la santé de l’animal mais aussi de l’humain et enfin garantir la coexistence pacifique», a-t-il conclu.
Kahaud Blihi Marie-Thérèse (stagiaire)
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