Après trois années de mise en œuvre des NDC de la Côte d’Ivoire, les acteurs ivoiriens de la lutte contre le changement climatique envisagent des perspectives plus ambitieuses avec en ligne de mire la révision desdites NDC. D’où la tenue à Abidjan, les 26 et 27 septembre 2019 de l’atelier de validation des rapports de l’état des lieux de la mise en œuvre des NDC de Côte d’Ivoire pour les volets atténuation et adaptation.
Initié par le programme Nationale Changement Climatique (PNCC), sous la coupole du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et à travers le projet NDC Support Programme du PNUD, cet atelier vise entre autre à faire un point sur l’état des lieux et une projection sur la révision des NDC (Contributions Déterminées au niveau National). Et ce, relativement aux engagements pris par la Côte d’Ivoire lors de l’accord de Paris en 2015. Engagement qui consistent à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% d’ici 2030.
Pour M. Kouablan François, Directeur de cabinet au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, qui représentait le Ministre Joseph Séka Séka, il est urgent de tout mettre en œuvre pour améliorer la mise en œuvre des NDC et les options pour relever l’ambition des futures NDC de la Côte d’Ivoire. « Le réchauffement global de la planète représente une menace grave dont les effets sont de plus en plus présents dans notre vie quotidienne », a-t-il déclaré.
Face à cet état de fait, le représentant du Ministre évoque la nécessité pour la côte d’Ivoire de colmater urgemment les brèches. « La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays de la planète, reconnait l’impérieuse nécessité d’œuvrer de façon urgente à la protection de la vie et de l’économie », a-t-il fait savoir. Toujours dans le même élan, M. Kouablan François qui avait à ses côtés M. Brou Bernard, représentant du représentant résident intérimaire du PNUD en Côte d’Ivoire, a indiqué que la Côte d‘Ivoire doit mettre à jour et revoir à la hausse ses ambitions tous les cinq ans.
Jean Douglas Anama qui est le coordonnateur intérimaire du PNCC et point focal du processus «plan national d’adaptation» embouche la même trompette, soulignant le caractère non reluisant de la situation climatique en Côte d’Ivoire. « Les signes sont bien présents avec l’érosion climatique et le décalage des saisons qui affectent les populations», a-t-il déploré. Et à Jean Douglas Anama d’ajouter : « Il faut qu’on saisisse ces risques pour les transformer en opportunité ».
Les orientations sont claires. La Côte d’Ivoire veut se mobiliser de sorte qu’au plus tard en février 2020, elle puisse présenter ses NDC version 2 avec un rehaussement de l’ambition et un mécanisme de suivi et d’évaluation aussi bien sur la question du financement que sur la question de l’action elle-même.
Pour ce faire, des consultants nationaux ont travaillé d’arrache-pied sur les documents de mise en œuvre des prochaines NDC avec en toile de fond les secteurs agriculture et foresterie, énergie et déchets ainsi que celui de l’adaptation. Ce sont justement ces travaux dont les rapports ont été présentés en atelier qui ont cristallisé l’attention des experts ayant travaillé deux jours durant pour faire l’état des lieux et des propositions pertinentes en vue de la validation desdits rapports dans les jours à venir.
Cet atelier qui a enregistré plus de quatre-vingt experts marque le lancement technique du processus de révision des NDC de la Côte d’Ivoire. Tandis que l’atelier de lancement officiel est annoncé pour fin octobre. Le PNUD, l’AFD, la GIZ, la BAD et la FAO constituent les différents partenaires techniques et financiers qui accompagnent la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de ses contributions déterminées au niveau national.
GEORGES KOUASSI
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