Dans le cadre de la mise en œuvre du projet PACJA chapitre Côte d’Ivoire, des organisations de la société civile d’Abidjan et des communautés locales de la région du Gbêkê ont été instruites ce jeudi 29 août 2019 sur le changement climatique et l’agroforesterie en Côte d’Ivoire. C’était au cours d’un atelier organisé à Abidjan par l’ONG AMISTAD.
Avec pour objectif d’informer et renforcer les capacités des parties prenantes, cet atelier a été marqué par plusieurs communications. Celle portant sur la contribution de l’agroforesterie dans la lutte contre le changement climatique a été prononcée par Dr N’guessan Kangah Anatole, chercheur au CNRA (Centre National de Recherche Agronomique). Ce fut une véritable invite à la pratique de l’agroforesterie.
Pour faire face à la dégradation des terres observée par le pouvoir publique depuis 1983, et l’augmentation des jachères improductives, des alternatives ont été envisagées. Selon l’expert, l’agroforesterie apparait comme la plus pertinente. « Ce qu’on a pu trouver c’est de faire cohabiter l’arbre et la culture », a-t-il souligné.
Cette pratique, aux dires de Dr N’guessan comporte assez d’avantages. « Les expériences ont montré par exemple que le cocotier associé augmente la productivité de près de 50% », a-t-il indiqué. Du point de vue amélioration du sol, il est également prouvé par l’expert que l’acacia apporte de l’engrais biologique qui remplace l’engrais chimique.
Autre avantage de l’agroforesterie, c’est que certains arbres favorisent la réduction des mauvaises herbes. « Quand on évalue la réduction des mauvaises plantes avec la présence des acacias, on remarque que les mauvaises plantes qui sont généralement des herbacés disparaissent à des taux de 28 à 42% », indique-t-il.
Au vu de ces nombreux avantages, sans oublier l’aspect économique, la pratique de l’agroforesterie à laquelle l’ONG AMISTAD sensibilise les communautés locales et organisations de la société civile doit pouvoir susciter un engouement auprès des populations agricoles. Comme le souhaitent les autorités en charge de la gestion des forêts en Côte d’Ivoire. En l’occurrence la SODEFOR (Société de Développement des Forêts) et l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves).
Dans les communications faites par les experts de la SODEFOR et de l’OIPR, il apparait clairement qu’une synergie d’actions existe entre ces deux structures avec les communautés locales et les organisations de la société civile pour mieux préserver les aires protégées tout en conduisant les projets de reboisements. « Avec les organisations de la société civile et les communautés locales, nous optons pour une gestion participative », a déclaré Col Ouattara Kassoum Dramane, Directeur de l’administration et des ressources humaines à l’OIPR qui avait à ses côtés Yapo Constant, Directeur de la planification et des projets à la SODEFOR.
Au cours de cette rencontre M. Brice Delagneau, président de l’ONG AMISAD a vivement recommandé le reboisement, gage d’un reverdissement harmonieux de la Côte d’Ivoire. Les participants ont donc été invités à emboiter le pas à son organisation, l’ONG AMISTAD pleinement engagée dans les questions de reboisement avec à son actif une parcelle d’un hectare dans la forêt classée de Yapo Abbé et deux autres hectares dans celle d’Anguédédou.
« Si chaque ONG ou chaque association reboise un hectares de parcelle par an, imaginez la superficie qu’on pourra reboiser en quelques années », a-t-il préconisé. Non sans recommander la synergie d’actions entre les ONG. « Nous pouvons faire la mutualisation des connaissances », a exhorté le président de l’ONG AMISTAD.
La PACJA (Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique) était également aux côté de l’ONG AMISTAD. « La PACJA fait porter la voix des populations vulnérables aux effets du changement climatique en vue de susciter des financements de projets », a encouragé M. Oboué Durand, coordonnateur PACJA chapitre Côte d’Ivoire.
Forts des acquis obtenus au cours de cet atelier, les participants entendent prendre leur bâton de pèlerin. « Nous avons des terres et nous pouvons planter toutes sortes d’arbres. Ce que nous demandons, c’est de l’aide pour que notre association soit connue », a plaidé dame Brou Adjoua Thérèse, présidente de l’association des femmes d’Assèkankro (Commune de Brobo), au centre de la Côte d’Ivoire.
GEORGES KOUASSI
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