Dans l’optique d’une mise en œuvre efficiente des contributions déterminées au niveau national (NDC) de la Côte d’Ivoire afin de mieux lutter contre le changement climatique, le ministère de l’environnement et du développement durable, à travers le Programme national changement climatique (PNCC) a décidé d’améliorer le système de transparence dans l’action climatique. Le projet relatif à cette ambition vient d’être lancé les 13 et 14 novembre 2019 au cours d’un atelier tenu à Abidjan.
Ce projet vise à mettre en place un système automatisé et commun sur les inventaires de gaz à effet de serre. Il permettra de façon quotidienne à chaque acteur dans son secteur d’activité de pouvoir estimer ses émissions et réductions.
Sur la base des engagements pris par la Côte d’Ivoire lors de l’accord de Paris qui consistent à réduire de 28% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, il est plus que nécessaire pour le pays de renforcer la transparence dans l’action climatique. Le projet dénommé ‘’Amélioration du système de transparence pour une action climatique renforcée en Côte d’Ivoire’’ appelé en anglais ‘’Capacity Building Initiatives for Transparency’’ (CBIT) va donc consister à améliorer effectivement la transparence dans le processus de lutte contre le changement climatique.
Il s’agira de montrer aux parties prenantes les méthodologies qui existent pour réaliser leurs inventaires eux-mêmes de sorte à ce qu’ils n’aient pas besoin de financement ni d’expert pour pouvoir réaliser des estimations. Ainsi des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités seront réalisées.
Avec cette transparence affichée qui va aider à calculer réellement les émissions de gaz à effet de serre grâce au logiciel IPCC 2017, le pays pourra faire apprécier ses efforts à la communauté internationale relativement à ses engagements. « Du coup, il nous faut impérativement avancer vers le mécanisme de transparence de sorte à ce que nous puissions suivre le fonctionnement et la mise en œuvre nos NDC et comment est-ce que nous avançons pour réduire nos émissions de gaz à effet serre », a exhorté Richmond Assié, Coordonnateur du projet et également coordonnateur du programme d’appui du PNUD dans la mise en œuvre des NDC en Côte d’Ivoire.
Cette transparence dans l’action climatique va essentiellement porter sur la qualité de ce que la Côte d’Ivoire communique en termes de soutien reçu, et surtout en termes d’émission réelle de gaz à effet de serre. « Nous devons travailler à comptabiliser nos émissions et surtout faire un bilan pour savoir qu’est ce qui a été émis et qu’est ce qui a été réduit », a-t-il signifié.
Il apparait clairement que si le pays n’a pas un mécanisme de transparence assez clair et précis, il serait vraiment difficile de dire avec précision la quantité d’émission de gaz à effet de serre émise et celle qui a été réduite. Au niveau du financement également, la question de la transparence doit être de mise. « Quand nous recevons le financement, nous avons les mêmes indicateurs de comptabilisation de sorte à dire voici exactement le montant reçu, voici les impacts de ce qui a été réalisé », a expliqué le coordonnateur du projet.
Il est donc important pour les acteurs ivoiriens de la lutte contre les changements climatiques de travailler à obtenir les données qui manquent, à renforcer les capacités de toutes les parties prenantes, à créer une fluidité de communication et de circulation des données de sorte à ce que les résultats de ce qui est fait puissent être réellement comptabilisés.
Jean Douglas Anama, Coordonnateur du PNCC qui représentait le ministre de l’environnement et du développement durable a bien voulu rassurer les participants sur le cadre institutionnel conjoint mis en place par le ministère pour une mise en œuvre efficiente de toutes les initiatives en lien avec le climat.
Cependant l’un des défis majeurs à relever reste celui lié à l’obtention des données. C’est pourquoi M. Assié et ses collaborateurs disent attendre beaucoup des différents acteurs quant à la mise à disposition des données en leur possession pour une élaboration sans faille de ce projet.
En termes d’appui, le PNUD par la voix de Joseph Ezoua, chef d’unité développement durable qui représentait le représentant résident de l’institution en Côte d’Ivoire a réaffirmé son engagement aux côtés des autorités ivoiriennes. « Le PNUD en tant que facilitateur jouera pleinement sa partition et sera toujours aux côtés de la Côte d’Ivoire pour l’atteinte des résultats des engagements pris en faveur du climat », a-t-il rassuré.
Même son de cloche avec le FEM (Fonds pour l’Environnement Mondial) représenté par Madame Koné Bakayoko Alimata, qui en est le point focal opérationnel. Mieux elle a invité toutes les structures concernées à s’impliquer davantage dans le projet. « Nous encourageons l’équipe du projet et toutes les parties prenantes pour que leurs activités combinées favorisent le succès de ce projet si cher à notre pays », a-t-elle renchéri.
D’un coût global d’environ 1 560 000 dollars, le projet CBIT est financé par le FEM à hauteur de 1 160 000 dollars, 100 000 dollars par le PNUD et à peu près 300 000 dollars de la part du gouvernement ivoirien. Il s’étendra sur une période de de trois ans 2019-2021.
GEORGES KOUASSI
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