L’ambition du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEDD) de doter la Côte d’Ivoire d’une loi et d’un cadre institutionnel sur le climat est en passe de se réaliser. Des discutions portant sur les textes juridiques, ainsi que sur l’étude de faisabilité d’une agence climat ont constitué l’objet d’un atelier de réflexion du 02 au 04 juillet 2019 dans un complexe hôtelier d’Abidjan-Cocody.
Cette initiative du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, pilotée par le Programme National de lutte contre les Changements Climatiques (PNCC) se situe dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat et l’opérationnalisation des contributions déterminées au niveau national.
A cet effet, la Côte d’Ivoire bénéficie de l’appui technique et financier du Programme Intra-ACP AMCC+ pour la mise en place d’un cadre politique et institutionnel et un autre soutien du NAP Global Network qui vise à doter le pays d’une Commission Nationale de lutte contre les Changements Climatiques.
Fort de ces appuis considérables, le pays veut renforcer la lutte contre les changements climatiques en créant une agence nationale climat couplée à un fonds climat. Cette détermination est éloquemment traduite par les propos de Monsieur Kouablan François, directeur de cabinet au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable représentant le ministre Joseph Séka Séka à cet atelier qui a pour objectif de valider les livrables proposés par les consultants.
« Nous souhaitons mettre en œuvre nos engagements pris devant le monde entier en 2015 lors de la COP 21 à Paris», a-t-il signifié. Non sans préciser : « Ces engagements nous obligent à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 28% d’ici 2030 ». Pour le représentant du prof Joseph Séka Séka, l’atteinte de ces objectifs passe nécessairement par une implication de tous et surtout par des actions concrètes dans l’immédiat. « Agir maintenant n’est plus une option, mais une obligation », a-t-il révélé.
Pour les consultants mandatés à travailler sur la question, le renforcement du cadre légal et institutionnel apparait comme la solution sine-qua-non pour gagner la bataille contre les changements climatiques.
Plusieurs options ont été discutées lors des travaux en commission et en plénière, notamment sur la question de l’agence, son niveau d’ancrage et le cadre de collaboration avec les structures existantes. Quoiqu’il en soit, Ce sont toutes les parties prenantes qui ont souhaité la création de ce nouvel organe qui pourrait apporter un plus dans l’action climatique. Comme l’a expliqué Monsieur Marcel Fodjo, du PNCC et facilitateur sur l’appui reçu de le Programme Intra-ACP MACC+.
«Ce travail émane des recommandations des NDC », a-t-souligné avant de préciser : « Ce sont les parties prenantes, sachant bien qu’il existait tout un ensemble d’organes, qui ont souhaité qu’il ait un organe qui soit assez fédératrice de toutes les actions climatiques au niveau national ».
A en croire l’expert, il y a nécessité de multiplier les actions climatiques et cette agence nationale climat doit pouvoir entrer dans sa phase de mise en œuvre quelle que soit sa forme.
Cependant, cette agence ne pourrait atteindre ses objectifs sans un cadre politique et institutionnel probant. Ainsi le travail des experts a-t-il consisté également à élaborer des textes relatifs à la mise en œuvre et au suivi évaluation des NDC. L’on a donc procédé à la mise sur pied d’un avant-projet de loi sur les changements climatiques et ses décrets d’application, un document provisoire de 142 articles répartis dans 9 chapitres a été soumis aux participants qui n’ont pas manqué de faire des recommandations. Cet avant-projet devrait permettre de redynamiser l’action climatique en Côte d’Ivoire.
Notons qu’il est également prévu une commission climat qui accompagnera ladite agence.
GEORGES KOUASSI