Comment mener à bien le processus de planification d’action nationale en vue de l’évaluation et la réduction des polluants climatiques de courte durée de vie en Côte d’Ivoire ? Cette question fondamentale a constitué l’objet des discussions entre les membres du Comité National de la Coalition pour le Climat et l’Air Pur (CCAC) qui se sont réunis pour leur quatrième session à la salle de conférence du Centre Ivoirien Anti-Pollution (CIAPOL) ce vendredi 12 Août 2016.

BRIDA Ange Benjamin, Coordinateur national de la CCAC
“Nous avons entamé un processus crucial pour la qualité de l’air et le changement climatique en Côte d’Ivoire. Nos efforts dans le cadre cette initiative permettront à terme de doter le pays d’un plan d’action pour la réduction des polluants climatiques de courte durée de vie. C’est pourquoi la participation effective de toutes les parties prenantes nationales est primordiale.”. a affirmé M. Ange-Benjamin Brida, Coordonnateur National de la CCAC, lors de son exposé sur l’état d’avancement des activités de cette coalition en Côte d’Ivoire. Ces activités se déclinent suivant les six (6) axes de travail du projet d’appui à la planification nationale et au renforcement institutionnel (SNAP/IS) de la CCAC en Côte d’Ivoire à savoir : i) la mise en place de la coordination, ii) la mobilisation des parties prenantes clés, iii) l’évaluation des polluants climatiques à courte durée de vie, iv) la planification d’actions de réduction desdits polluants, v) la participation aux différentes activités et initiatives de la coalition et enfin vi) le suivi et l’évaluation des actions de réduction des polluants climatiques de courte durée de vie.
Parmi les réalisations, il est important de noter la qualité de l’ancrage institutionnel qui permet à la coalition de fonctionner sous l’égide du Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MINEDD), assurant le leadership des activités de la CCAC au niveau national à travers la Direction Générale de l’Environnement, avec une cellule de mise en œuvre basée au sein du Centre Ivoirien Anti-Pollution (CIAPOL). La mise en place du comité national de pilotage ainsi que la réalisation d’une étude sur les déchets solides municipaux avec l’appui de la Coalition sont autant d’acquis que les membres du comité national présents ont salué.
Après la revue des activités, les membres du comité de pilotage ont échangé sur les besoins dans les différents champs de travaux qui devront être abordés par l’équipe de coordination et les experts durant le processus d’élaboration du document de planification nationale. Ces différents champs de travaux comprennent entre autres, la collecte d’informations pertinentes sur les changements climatiques et la qualité de l’air; l’identification des sources d’émission des polluants climatiques de courte durée de vie (mobile, ponctuelle, zones) ; l’analyse de la situation actuelle de la pollution par les polluants climatiques de courte durée de vie et la préparation de scenarii de réduction de ces polluants atmosphériques. Dans les échanges, un accent particulier a été accordé au cahier de charge des experts. Certaines précisions ont été retenues, notamment la prise en compte du cadre normatif, les actions prioritaires à mener à court et moyen termes.
La prochaine étape sera marquée par un atelier de validation des acquis liées aux activités d’élaboration du document de planification nationale sur les polluants climatiques de courte durée de vie. Ces acquis seront présentés à la COP 22 au Maroc au mois de Novembre comme étant certainement des approches pratiques mises en œuvre par la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’accord de Paris.
Pour rappel, les polluants climatiques de courte durée de vie (ou d’après le sigle Anglais, SLCPs) – à savoir le carbone noir (suie), le méthane, l’ozone troposphérique, et certains hydrofluorocarbures (HFCs) – sont des substances qui ont une durée de vie relativement courte dans l’atmosphère et qui contribuent au réchauffement climatique de court terme. Ce sont des forceurs climatiques puissants et de dangereux polluants atmosphériques, qui ont de nombreux impacts néfastes sur la santé humaine, l’agriculture et les écosystèmes. Il est par conséquent nécessaire de prendre des mesures afin de réduire les émissions de SLCPs, en complément de mesures radicales d’atténuation des émissions de dioxyde de carbone (CO2), afin de lutter contre les changements climatiques sur le long terme et contribuer à diminuer l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions sur le court terme.

Une vue de participants
Lancé en 2012 par six (6) pays en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) la Coalition pour le Climat et l’Air Pur (CCAC) compte aujourd’hui plus d’une centaine de partenaires dont la Côte d’Ivoire qui est membre depuis Janvier 2013 de cette Coalition.
Des informations complémentaires sur les polluants climatiques de courte durée de vie et la Coalition pour le Climat et l’Air Pur (CCAC) sont disponibles ici www.ccacoalition.org
Brice DELAGNEAU