Face aux enjeux de la COP 15 (conférence des parties à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la sécheresse et la désertification) que la Côte d’Ivoire a l’honneur d’abriter du 09 au 20 mai prochain et le sommet de Stockholm prévu les 02 et 03 juin 2022 en Suède, le ministère de l’environnement et du développement durable et son partenaire le PNUD se sont engagés dans des consultations nationales de toutes les parties prenantes. Voilà le sens de cette rencontre ayant réuni à Abidjan ce jeudi 07 avril 2022 les entités de l’administration publique de Côte d’Ivoire.
Présentant la COP 15, le président du comité d’organisation, Abou BAMBA a indiqué que c’est le cadre international juridiquement contraignant qui existe sur la gestion durable des terres. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire dont l’agriculture absorbe 70% de la population active et dont 2/3 des ménages sont agricoles, la COP 15 est une opportunité pour faire face à la crise agricole que connait le pays, d’autant plus que la COP 15 a pour thématique centrale «La terre, vie, patrimoine d’un monde précaire vers un avenir prospère».
Ce sera une véritable restructuration agricole à travers Abidjan Legacy program ou Initiative d’Abidjan qui sera officiellement lancé à l’occasion de cette COP 15. Un ambitieux programme à grande échelle avec un investissement de 5 milliards de dollars. « L’objectif ultime d’Abidjan Legacy program, c’est d’opérer une transformation structurelle de notre économie agricole. On va agir dans tous les secteurs des chaînes de valeurs », a signifié Abou Bamba aux participants, les exhortant à jouer leur partition dans la restauration des terres dégradées. « C’est une vaste transformation de la structure économique agricole de notre pays sur les dix prochaines années d’ici 2032 », a-t-il précisé. Face à l’épuisement des sols qui entraine un faible rendement agricole, cette restructuration a une grande importance au niveau de la terre sur laquelle l’on cultive les produits agricoles. « La terre sur laquelle on produit, c’est sur ça qu’on doit agir effectivement pour rendre à nouveau la fertilité aux sols », a-t-il indiqué.
En plus de la COP 15, ces consultations nationales concernent également deux autres grands rendez-vous mondiaux qui s’inscrivent les mêmes contextes environnementaux. A savoir Stockholm +50 prévu en suède du 2 au 3 juin avec pour principale thématique « Une planète saine pour la prospérité de tous, notre responsabilité, notre opportunité » et la déclaration de New York sur la forêt qui a lieu en septembre prochain.
Sur ces différents évènements environnementaux, la Côte d’Ivoire bénéficie de l’appui technique et financier du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). «Le PNUD est heureux d’avoir pu contribuer à ces trois grands rendez-vous appuyant les consultations nationales. Nous avons voulu faire entendre la voix de plusieurs coalitions en Côte d’Ivoire. Au-delà de ces contributions nationales, vu le partenariat que le PNUD a avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire, nous avons également décidé d’apporter une contribution aux différentes commissions qui ont été mises en place pour l’organisation de la COP 15», s’est félicitée la représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire Mme Carol-Flore SMERECZNIAK.
Pour le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, C’est un défi pour la Côte d’Ivoire d’organiser cette COP 15, mais surtout une opportunité de booster la lutte contre la dégradation des terres et la sècheresse. Et pour relever un tel défi, il faut la contribution de tous les acteurs. « Notre pays ayant l’avantage d’organiser cette COP 15 et tenant compte de la nécessité de respect du principe de participation inclusive trouve impérieux d’associer toutes les parties prenantes nationales pour des consultations sur les thèmes prioritaires identifiés par la COP 15 ainsi que le programme héritage d’Abidjan », a signifié le Ministre Jean-Luc ASSI à l’ouverture des travaux de réflexion ayant réuni les structures gouvernementales, les centres de recherches et les collectivités territoriales.
Il s’est agi pour eux de réfléchir sur les thématiques telles que agriculture durable et sécurité alimentaire, santé des sols et restauration des paysages forestiers, jeunes, femmes : création d’emplois et réduction de la pauvreté, le relèvement post-COVID 19, la nécessité urgente d’actions pour parvenir à une planète saine et à la prospérité de tous etc.
Rappelons que ces consultations nationales des parties prenantes entamées depuis le 31 mars dernier se poursuivent jusqu’au 22 avril 2022.
GEORGES KOUASSI
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