
LEDS Afrique, Dr. Richard MUNANG fait le plaidoyer
Lentement mais sûrement l’accord de Paris prend effet sur le continent africain.
Et c’est officiel, depuis ce vendredi 5 Août 2016, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans une stratégie de développement à faible émissions. Le lancement de cette stratégie s’est faite à Abidjan, par M. KOUASSI Parfait, Conseiller technique représentant le ministre ivoirien de l’environnement et du développement durable, en présence des partenaires notamment le secrétaire du partenariat Afrique Low Emission Development Strategy (LEDS) et le coordinateur régional changement climatique du bureau régional Afrique du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE).
En réponse à la vulnérabilité du continent africain face aux effets du changement climatique, l’accord de Paris préconise la mise en œuvre d’actions climatiques transformationnelles et considère, en autres, la nécessité d’y promouvoir l’accès universel à l’énergie durable en y renforçant le déploiement d’énergies renouvelables. Malheureusement, les limites de la gouvernance énergétique constituent un véritable frein à ces ambitions. Pour accroître le plaidoyer au niveau politique et engager les acteurs, des initiatives telles que LEDS et EBAFOSA ont été créées.
Selon Dr. Richard MUNANG, le coordinateur régional changement climatique du bureau régional Afrique du PNUE, « seulement 10 % du potentiel énergétique de l’Afrique sont utilisés par environ 630 millions d’africains. Cette réalité contrarie les richesses africaines tant au niveau des terres cultivables, de sa jeunesse et surtout de sa croissance économique ».

M. AWAFO Edwards, secrétaire du partenariat Afrique LEDS
Pour remédier à cette situation, AWAFO Edwards, secrétaire du partenariat Afrique LEDS, a indiqué que «huit pays africains, dont la Côte d’Ivoire, ont été choisi pour piloter les activités du projet AFRIQUE LEDS en vue d’expérimenter le développement des connaissances et de l’expertise locale utile à la formulation, la mise en place de capacités institutionnelles nécessaires et d’actions concrètes pour un développement à faible émission, résilient au climat et efficient en ressources socio-économique. »
Pour bien évaluer le projet, le partenariat LEDS l’a subdivisé en deux composantes. La première prendra en compte la planification LEDS et le volet de soutien à la mise en œuvre. Un point d’honneur sera mis sur le développement et la mise en œuvre des plans LEDS ou simplement l’intégration des priorités climatiques dans les plans de développement. Le Cameroun, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Côte-d’Ivoire sont les pays pilotes de cette composante.
Quant à la Composante 2, elle soutiendra la modélisation LED, c’est-à-dire l’analyse des options de LEDS, l’adaptation et l’utilisation des modèles choisis pour informer les décisions politiques sur les LEDS, l’évaluation et la conception des actions de développement à faible émission et résilientes au climat. En plus des trois premiers pays pilotes de la composante 1, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Mozambique et la Zambie sont les pays pilotes de la Composante 2.
A l’analyse, il ressort bien clairement que cette initiative va construire le soutien et la capacité d’analyse, de planification et de mise en œuvre de l’action des pays sur le changement climatique, en cohérence avec les modèles de développement socio-économiques durables.
Le volet intégration africaine a été prise en compte dans la mesure où il est prévu la mise en œuvre de fora régionaux d’apprentissage entre pairs dans cinq régions de l’Afrique pour présenter les leçons et les bonnes pratiques à un ensemble plus large de pays africains et le renforcement des capacités et le soutien aux pays africains avec la modélisation, la planification et la mise en œuvre de LEDS.
« On peut donc retenir que dans l’ensemble, ces activités feront progresser le développement intégré des objectifs d’atténuation et d’adaptation, des plans et des mesures par les pays africains. » a indiqué Dr. KOUADIO Alain Serge, Directeur de l’économie verte et de la responsabilité sociétale et par ailleurs point focal AFRIQUE LEDS au ministère ivoirien de l’environnement et du développement durable.

Africa LEDS, section Côte d’Ivoire
Des travaux de groupe ont permis à la soixante de participants d’analyser un questionnaire qui comprenait entre autres « Quels sont les principales politiques, institutions, technologiques LEDS existantes et les lacunes dans le pays qui ont besoin d’être comblées pour actualiser ces priorités dans les contributions prévues déterminées au niveau national ? » ou encore « Quelles idées de développement à faible émissions avez-vous, qui peuvent être mises en œuvre à travers le projet Afrique LEDS et qui contribueront plus efficacement à la réalisation de développement à faibles émissions et résilient au climat ? »
Les prochaines étapes se focaliseront sur la la cartographie et l’identification des partenaires potentiels (partenaires en particulier institutionnels/organisationnels) à participer à chacune des activités de mise en œuvre.
Brice DELAGNEAU