Mani, village situé dans la localité de grand Béréby pourra enfin sortir de sa léthargie grâce à la Convention d’Abidjan dont une délégation a séjourné du 8 au 14 décembre 2019 dans la région. Ce dans le cadre du projet de création de la première aire marine protégée de la Côte d’Ivoire. A cette occasion, des projets de développement ont vu le jour au profit de la communauté villageoise, notamment les jeunes qui pourront désormais assurer leur autonomie à travers des activités génératrices de revenus impulsées par la Convention d’Abidjan.
La première bouffée d’oxygène résulte du don d’un panneau solaire, de quelques lampes et d’un poste téléviseur fait par la convention d’Abidjan à la communauté villageoise de Mani. « Notre but est que le village puisse se prendre en charge et par la suite acheter un deuxième, un troisième, un quatrième et éventuellement électrifier tout le village via l’énergie solaire », a indiqué Abou Bamba, secrétaire exécutif de la convention d’Abidjan.
Outre cela, pour tenter d’apporter une solution à l’épineuse question de l’emploi des jeunes, la convention d’Abidjan a également offert au village une ferme d’élevage de volailles. Un projet financé par la coopération suédoise. La pause de la première pierre du bâtiment devant abriter les poulets a été posée par le secrétaire exécutif de la convention d’Abidjan Abou Bamba et le chef du village de Mani-Bereby Monsieur Kiké Youkou. Selon Abou Bamba, ce projet de ferme de volailles va permettre non seulement de laisser les tortues se reproduire (les tortues étant beaucoup consommées par les populations), mais aussi créer des activités génératrices de revenu pour tout le village et même tout le canton.
Pour le début des activités, ce sont plus de 600 têtes de volailles précisément des poulets de chair qui sont attendus. Ils seront accompagnés par les aliments de démarrage et de croissance en provenance de FOANI, l’une des grandes fermes modernes du pays et partenaire de ce projet avicole. «Ils vont être élevés ici et seront en maturité au bout de 40 jours maximum », a souligné Abou Bamba qui ne cache pas sa fierté face à l’aboutissement éminent d’un tel projet. « Nous sommes très fiers et très heureux d’être ici, de collaborer avec la notabilité pour l’aboutissement et le succès de ce projet financé par la coopération suédoise », s’est-il réjouit.

Pose de la première pierre de la ferme avicole de Mani par la Convention d’Abidjan_crédit photo_Brice DELAGNEAU
Les actions de la convention d’Abidjan en faveur du village de Mani ne s’arrêteront pas là. Pour une gestion efficiente de la ferme et pour une croissance optimale de l’élevage de volaille, des jeunes bénéficieront d’une formation au cours de laquelle ils apprendront également la fabrication de l’aliment de volaille.
Et ce n’est pas tout. Grâce à une prise en charge par la convention d’Abidjan, quelques jeunes de Mani iront apprendre la pêche à l’école de pêche de Grand-Lahou. « Le Kroumen étant un peuple côtier, il faut que eux aussi puissent s’adonner à la pêche », dira Abou Bamba. Pour lui le but de de toutes ces actions, c’est d’avoir le maximum d’activités génératrices de revenu pour les populations. Autres attentes de la convention d’Abidjan c’est de voir ces jeunes-là à leur retour former d’autres jeunes kroumen à la pêche et obtenir effectivement des dividendes de cette activité qui s’avère très lucrative.
Le chef du village de Mani en la personne de Kiké Youkou se dit ému de voir son village bénéficier de tels avantages. «On vient de nous remettre un panneau solaire et un poste téléviseur. Je remercie Monsieur Bamba et sa délégation tout en promettant de faire bon usage de ces dons qui nous sont faits», a-t-il déclaré non sans se prononcer sur le projet de ferme de volailles. « Cet élevage fera que Mani puisse sortir de sa pauvreté. Merci encore une fois à la convention d’Abidjan qui vient de nous combler », a-t-il ajouté.
Notons que la collaboration entre la Convention d’Abidjan et la notabilité de Mani entend mettre en œuvre bien d’autres projets en l’occurrence dans le domaine touristique. « On a constaté qu’ici à Manii il y a des tortues, des oiseaux, certains mammifères et il y a aussi des sites touristiques culturels. C’est vraiment une attraction touristique», a mentionné Abou Bamba.
L’avenir nous situera sur la suite de cette collaboration dont les retombées sont déjà considérables pour les populations de Mani.
Rappelons que depuis le mois d’Avril 2019, la Convention d’Abidjan est dans la localité de Grand-Béréby pour appuyer le gouvernement ivoirien dans la mission d’études de la création de six (06) aires marines protégées en Côte d’Ivoire.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com