En vue de combler son déficit en électricité rurale, la Côte d’Ivoire s’est inscrite dans le Projet d’Electrification Rurale Hors Réseau initié par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ledit projet a été l’objet d’un atelier de consultation nationale ce jeudi 16 août 2018 à Abidjan. Les différentes parties prenantes du projet ont réfléchi sur sa faisabilité en vue de le soumettre au fonds vert pour le climat.
Présidé par le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, Professeur Séka Séka Joseph, cet atelier a réuni une cinquantaine d’experts dont les représentants de la Banque Mondiale, institution chargée de cofinancer ledit projet avec le fonds vert pour le climat. Ce projet vise à apporter l’électrification en milieu rural pour les localités qui n’ont pas accès à l’énergie hydroélectrique. En claire, il s’agira de permettre à certains villages isolés d’avoir accès à des réseaux autonomes d’énergie solaire.
Pour le Ministre de l’environnement et du développement durable, ce projet régional constitue une priorité pour l’Etat de Côte d’Ivoire. « Les questions liées à l’énergie sont, au même titre que celles liées à l’eau potable, des questions vitales pour l’humanité », a-t-il souligné. Et au Professeur Séka Séka d’ajouter : « vivre sans énergie serait vivre dans des conditions de précarité très prononcées dans un monde où les effets du réchauffement climatique réduisent notre marge de manœuvre vers un avenir meilleur ». Le ministre ajoutera par la suite que « cette présente consultation caractérise la volonté du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable de travailler en synergie avec l’ensemble des parties prenantes nationales issues de tous les secteurs, d’autant plus que les effets néfastes des changements climatiques sont clairement perceptibles et entravent le développement durable de notre pays ». L’honorable Sangaré Yacouba, Député à l’assemblée nationale, président du réseau ivoirien des parlementaires pour la protection de l’environnement et les forêts et pour la promotion des énergies renouvelables, accorde également une importance capitale au projet et donc à cet atelier de consultation. « C’est un échange très important », a-t-il reconnu avant de rappeler que la Côte d’Ivoire a un déficit d’électricité qu’il faut combler coûte que coûte. Car dira-il, « l’avenir appartient forcement à l’énergie renouvelable parce que le changement climatique est une réalité aujourd’hui qui s’impose à tout le monde ». Le coordonnateur du programme national de lutte contre les changements climatiques, Monsieur ASSIE Richmond, indique par ailleurs que c’est une opportunité à saisir et cela requiert l’implication de tous les acteurs. « Il faudrait que tous les acteurs soient mis à contribution pour que nous nous donnons la chance de réussir ce projet », a-t-il souhaité.
Selon Melissa Basque qui représentait la Banque Mondiale à cette rencontre d’experts, l’institution financière est résolument motivée à accompagner ce projet d’une durée d’environ six ans et qui prend en compte 19 pays africains. 300 millions de dollars, c’est le montant à mobiliser pour la réalisation de ce projet qui à terme devra permettre à la Côte d’Ivoire d’électrifier toutes ses zones rurales d’ici 2030.
La Rédaction
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