Ce jeudi, 17 mars 2022, à l’hôtel Radisson Blu d’Abidjan, le ministère ivoirien de l’environnement et du développement durable a procédé au lancement officiel des consultations nationales relatives à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sècheresse (COP 15). Un évènement qui aura lieu du 09 au 20 Mai 2022 à Abidjan Sofitel hôtel Ivoire, autour de la thématique centrale : «La terre, vie, patrimoine d’un monde précaire vers un avenir prospère».
En présence d’un parterre d’acteurs environnementaux, Parfait Kouadio, Directeur de cabinet au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, qui représentait le Ministre Jean-Luc Assi, a remercié les partenaires au développement, en l’occurrence le Programme des Nations Unie pour le Développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) qui, dira-il « ne ménagent aucun effort pour accompagner techniquement et financièrement le pays à organiser cette COP 15 ».
Pour le représentant du ministre Jean-Luc Assi, les enjeux de cet évènement sont énormes. « La COP 15 qui aura lieu à Abidjan, donnera l’occasion aux experts et scientifiques, de mettre en œuvre un programme intitulé ‘’l’initiative Abidjan’’ », a-t-il indiqué. Soulignons que ‘’l’initiative Abidjan’’ est un vaste programme qui vise à accroitre la production agricole durable, tout en préservant les fonctions écosystémiques des sols. « La Côte d’Ivoire en tant que premier producteur mondial de cacao, entend assurer dans une coalition internationale, le rôle de leader de ce programme (Initiative Abidjan) qui verra le jour lors de cette COP 15 », a mentionné Parfait Kouadio.
Les enjeux de cette COP 15 nécessitent une synergie d’actions. C’est dans ce cadre justement que s’inscrivent ces consultations nationales qui visent à maintenir l’engagement participatif significatif des parties prenantes et surtout d’alimenter les discussions à la COP 15. Question de les mettre en mission afin que chacun joue sa partition en vue de relever les différents défis de la COP 15 qui sont principalement la lutte contre la déforestation, la lutte contre la dégradation des sols et la sécurité climatique. Ces consultations concernent essentiellement les structures gouvernementales, les hommes de média, les organisations de la société civile, les jeunes, le secteur privé (cacao, hévéa, palmier à huile et les interprofessions et les coopératives) etc…
Lesdites consultations s’inscrivent également dans le cadre de la rencontre internationale de commémoration des 50 ans du sommet de Stockholm intitulé « Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de tous – notre responsabilité, notre opportunité », prévue les 2 et 3 juin 2022, ainsi que de la Déclaration de New York sur la Forêt.
Cette initiative vise à favoriser le dialogue inclusif entre les acteurs gouvernementaux et les parties prenantes autour de ces thématiques clés de l’évènement.
La représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, Mme Carol Flore-Smereczniak, a invité les différentes parties prenantes à sortir des sentiers battus et à faire preuve de créativité afin d’esquisser des pistes de réflexion et de résolution de l’épineuse équation posée par les problématiques de la désertification et la dégradation des forêts. « Tant que nous ne comprendrons pas que la terre avec ses réserves et son potentiel est la ressources première de toutes les communautés, et tant que les politiques publiques n’entreprendront pas certaines actions, nous ne viendrons pas à bout des défis collatéraux liés à la dégradation des terres et des forêts», a-t-elle exhorté, précisant que ces défis collatéraux sont la pauvreté, l’accentuation des inégalités, les crises politico-militaires… qui entravent les espoirs de développement. Selon elle la COP15 est une opportunité pour mettre en lumière ces défis. « Un accent particulier devra se porter sur la préservation, la réhabilitation et la gestion durable du capital foncier en Côte d’Ivoire», a préconisé Mme Carol Flore-Smereczniak.
Pour Angèle Luh, représente du bureau PNUE de l’Afrique de l’ouest, même si la collaboration mondiale a permis d’obtenir quelques résultats environnementaux positifs tels que la réparation de la couche d’ozone, l’élimination progressive du carburant plomb, l’empêchement progressive de l’extinction de certaines espèces, beaucoup reste encore à faire vu qu’en 2030, le monde aura besoin de 40% d’eau, de 50% de nourriture, de 40% d’énergie et de 40% de bois et fibres en Plus. « Ce voyage est loin d’être terminé. Notre voyage ne s’achèvera que lorsque nous aurons accéléré la transformation sociale, financière, économique…. », A-t-elle déclaré.
Angèle Luh n’a pas manqué de faire une proposition spécifique à la Côte d’Ivoire, premier producteur mondiale de cacao. « Le pays doit pouvoir pérenniser les terres agricoles sur une base plus saine, plus juste, plus inclusive, plus durable avec un effort important et intégré du secteur privé pour faire en sorte que le système de production soit résilient et à l’épreuve du temps», a-t-elle préconisé.
Espérons que toutes ces préoccupations soient prises en compte par les différentes parties prenantes à l’effet de conférer à cette Cop 15 les résultats escomptés pour l’atteinte des objectifs du développement durable.
GEORGES KOUASSI
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