L’environnement marin et côtier de la Côte d’Ivoire n’est pas du tout reluisant. Pire, les faits observés sont alarmants et à certains endroits catastrophiques. Toutes choses qui mettent le pays face à des défis cruciaux à relever pour son développement durable.
Ce malaise affiche tristement en ligne de mire, la diminution drastique des ressources halieutiques. « On observe effectivement un diminution des stocks de poissons qui sont estimés à 100 mille tonnes en 2018, correspondant à un manque à gagner d’environ 1 milliard de FCFA », a indiqué le secrétaire Exécutif de la convention d’Abidjan, Abou Bamba lors de la présentation du rapport sur l’état de l’environnement marin et côtier de la Côte d’Ivoire (REEM-CI). Un rapport élaboré dans le cadre du projet de Gestion Intégrée de l’Aire Marine et côtière d’Abidjan à Assinie (GIAMAA), piloté par le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL).
La destruction des mangroves sur le littoral constitue une pression importante également évoquée par les acteurs du projet, eux qui vivent au quotidien les réalités de la zone marine et côtière ivoirienne. Situation essentiellement causée par les infrastructures, la coupure du bois de mangroves par les communautés pour le bois de chauffe, etc. Et les conséquences sont évidentes tant au niveau de la pêche qu’au niveau de la protection des plages et berges.
L’autre problème aussi important qu’il convient de souligner dans ce malaise marin et côtier, c’est la pollution par les déchets plastiques. C’est un véritable cancer qui a affecté le littoral ivoirien, non seulement sur la côte mais également sur les baies lagunaires et certains cours d’eau intérieurs. En 2019, selon les statistiques du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEDD), près de 200 mille tonnes de déchets plastiques se sont accumulés sur les plages ivoiriennes. Situation occasionnée en grande partie par les activités anthropiques.
Selon les mêmes statistiques, l’état d’insalubrité que cela entraine représente 7% du territoire de la zone côtière et cela constitue un réel danger pour la biodiversité et pour le développement du tourisme. Cette pollution, en plus de représenter un danger pour la biodiversité et le tourisme, représente aussi un danger pour la santé des populations.
Le danger a atteint son paroxysme quand on sait que les huit baies de la lagune Ebrié sont confrontées aux phénomènes de dragage, de remblayage sauvage et parfois illégal qui réduit chaque jour la surface de cet écosystème lagunaire. « Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer sans risque de nous tromper que la lagune Erié n’en peux plus. Elle a dépassé sa capacité de charge écologique, tant la pollution à laquelle elle est confrontée est impressionnante », déplore Abou Bamba.
Malgré l’état de l’environnement marin et côtier qui se dégrade de jour en jour les experts scrutent l’horizon avec beaucoup d’espoir. « Nous pensons objectivement que nous pouvons encore limiter les dommages causés à nos écosystèmes, tout en adoptant de bons gestes. Nous devons avoir l’espoir que les gouvernements, le secteur privé la société civile et les particuliers uniront leurs forces dans une tentative régionale inédite afin de préserver ces ressources-là qui jouent un rôle particulièrement important dans le processus de développement socio-économique des Nations », a rassuré le Secrétaire exécutif de la convention d’Abidjan.
GEORGES KOUASSI
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