Le projet WACA (West Africa Coastal Areas) décide d’associer le secteur privé ivoirien à la résilience de la zone côtière ouest-africaine menacée par les effets du changement climatique. D’où l’atelier d’information et de sensibilisation dudit secteur sur le projet d’investissement pour la résilience de la zone côtière ouest-africaine. Atelier organisé le jeudi 13 juin 2019 à la maison de l’entreprise sise à Abidjan-Plateau.
« Comment impliquer davantage le secteur privé dans la mise en œuvre d’actions visant à préserver le littoral ouest-africain ? » Tel est le thème de cet atelier qui vise à impliquer le secteur privé ivoirien dans la gestion intégrée du littoral ouest-africain couvrant six pays : Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, Benin, Sao Tomé-et-Principe, Mauritanie.
Deux raisons fondamentales parmi tant d’autres suffisent pour justifier l’implication du secteur privé dans la lutte contre l’érosion côtière. D’une part, la communauté internationale est unanime que la dégradation de la zone côtière est à 95% due à l’activité humaine. « Mais qui mène les activités dans l’espace et surtout en zone côtière ? Ce sont les entreprises et le secteur privé », indique prof Ochou Delfin , coordonateur du projet WACA.
Parfois les normes environnementales ne sont pas respectées. « C’est pour cela que nous avons besoin de leur implication pour qu’ensemble on puisse savoir là où il faut faire les activités et là où il ne faut pas les faire », explique-t-il.
D’autre part, la majeure partie des entreprises sont installées sur littoral. Elles sont donc elles-mêmes exposées face à la dégradation du littoral causée par les changements climatiques. Voilà pourquoi prof Ochou estime que « l’engagement du secteur privé est une priorité pour le succès de la lutte contre l’érosion côtière ». Un phénomène qui selon une étude de banque mondiale atteint 10 mètres par an.
Les dégâts sont déjà énormes. Du côté de Grand-Lahou par exemple, le village de Lahou Kpanda est pratiquement englouti par la mer avec 60 tonnes de cimetières endommagés. Si l’on ajoute à cela, le fait que les pays du littoral perdent 3,8 milliards de dollars par an dû à l’érosion côtière, selon la banque mondiale, il n’est point prétentieux de dire qu’il y a urgence et que la sollicitation du secteur privé par le WACA est tout à fait légitime.
Respecter les normes environnementales dans l’exercice de leurs activités ; puis accompagner le gouvernement dans le financement de certains projets de résilience côtière. Notamment ceux ayant trait au renforcement des capacités des parties prenantes. Voilà en substance le plaidoyer du WACA auprès du secteur privé dans la lutte contre l’érosion côtière.
« En pareille situation, une synergie d’action s’avère nécessaire. « On s’est rendu compte que la mutualisation des efforts est primordiale dans la réussite de ce projet. Le secteur privé est donc prêt à prendre sa part », rassure M. Claude Koutoua, président de la commission environnement au sein de la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).
Rappelons que le coût du projet WACA est estimé à 30 millions de dollars, soit 15, 8 milliards de FCFA. Il est financé par la banque mondiale.
Abidjan, San-pédro, Grand-Lahou, Grand-Bassam et Assinie sont les 5 points chauds ciblés en Côte d’Ivoire pour la mise en œuvre du projet WACA dont le point de départ est marqué par la mise sur pied d’un groupe consultatif du secteur privé ivoirien. Voilà qui promet.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com