Trop c’est trop ! C’est ainsi que l’on pourrait traduire le ras-le-bol du Synam-CI (Syndicat national des agriculteurs miniers de Côte d’Ivoire) face à l’orpaillage illégal, incontrôlé qui est en train de détruire les forêts, les eaux, la faune et la flore en Côte d’Ivoire. Pour endiguer les maux qui minent ces différents secteurs, ledit syndicat exige une traçabilité de l’or qui sort des mines artisanales.
En 2019, la Brigade de répression des infractions au Code minier (Bricm), a démantelé 222 sites illégaux. Une activité en plein essor depuis 2014, malgré la création, en juin 2021, du Groupement spécial de lutte contre l’orpaillage illégal en Côte d’Ivoire.
Pour donc appréhender les enjeux et les défis socio-économiques, environnementaux et sécuritaires de l’exercice légal de cette activité, le Syndicat national des agriculteurs miniers de Côte d’Ivoire (Synam-CI), a organisé sa 1ère Convention nationale sur le thème : ‘’les enjeux socio-économiques, environnementaux et sécuritaires de l’exercice légal de l’orpaillage en Côte d’Ivoire : de la clandestinité à la légalité’’. C’était du 16 au 19 février 2022 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, où le Synam-CI exhorté les agriculteurs miniers à sortir de la clandestinité pour la légalité.
Au terme des travaux, les participants ont mis le doigt sur les problèmes majeurs du secteur, notamment la perte d’une quantité importante d’or du fait de la contrebande ou du caractère clandestin dans lequel s’exerce l’exploitation, l’abandon des salles de classes par les élèves et des jeunes au profit de l’extraction de l’or, la réduction des terres agricoles, l’abandon de l’agriculture au profit de l’orpaillage. Pour ne citer que ceux-là.
C’est pourquoi les participants à cette convention recommandent la facilitation des procédures d’obtention des permis d’exploitation des petites mines par la création d’un guichet unique, l’intensification de la présence de patrouille de sécurisation sur les sites d’orpaillage artisanal et semi-industriel, la sanction des agriculteurs miniers qui encouragent la clandestinité, l’association du ministère de la Justice à l’examen du nouveau Code minier en cours ; sans oublier l’encadrement des élèves et des jeunes afin que ceux-ci n’abandonnent pas les salles de classes au profit de l’extraction de l’or. Le Synam-CI n’a pas manqué d’encourager le reboisement des anciens sites d’orpaillage.
L’atelier recommande surtout aux opérateurs ou agriculteurs miniers de sortir de la clandestinité en légalisant leurs activités d’orpaillage par l’obtention des permis d’exploitation et de dénoncer les orpailleurs ou toute personne exerçant sans autorisation.
S’adressant aux orpailleurs, le président du Synam-CI, Fanny Moussa, a plaidé pour la non utilisation du cyanure et des explosifs dangereux dans leur activité. Il a surtout exhorté les uns et les autres à sortir de la clandestinité afin d’aider l’Etat ivoirien à avoir une traçabilité de l’or qui sort de ces mines artisanales et semi-industrielles.
GEORGES KOUASSI
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