ABIDJAN : les trottoirs de plus en plus occupés par les commerçants
Difficile de comprendre et d’accepter que les trottoirs aménagés pour faciliter la circulation des piétons sur la route sont transformés en lieu de commerce à Abidjan. Les commerçants de chaussures, jouets, tenues vestimentaires, appareils électroménagers et autres squattent le trottoir pour y vendre leurs articles au grand dam des autorités administratives et politiques du pays. Dans la commune de Koumassi, le boulevard du Gabon et celui du 7 décembre sont quasiment obstrués par la forte présence des commerçantes et commerçants. Cette situation expose du coup les piétons à un danger permanent, car ils se voient dans l’obligation de disputer la chaussée avec les automobilistes pour se frayer un chemin. Il n’est donc pas rare d’assister à des accidents à longueur de journée. Des accidents que l’on aurait pu éviter si les trottoirs n’étaient pas occupés par les commerçants qui eux-mêmes ne sont pas à l’abri. Et pourtant les marchés de Koumassi que sont le grand marché, le marché Djè Konan, celui du quartier Houphouet Boigny, du quartier progrès, du quartier Divo, pour ne citer que ceux-là, disposent en leur sein des box jusque-là inoccupés. Mais pourquoi les commerçants choisissent-ils de vendre sur le trottoir avec tout le risque que cela comporte ? « C’est parce qu’on n’a pas l’argent pour payer une place dans les marchés qu’on vend ici. Sinon nous même on sait que c’est dangereux, mais on va faire comment ? », Se justifie Coulibaly Fanta, vendeuse de chaussures au marché Djè Konan, non loin du grand carrefour de Koumassi. Hamed lui, est vendeur de tenues vestimentaires au grand marché de Koumassi. Il ne dit pas autre chose : « C’est ici qu’on peut se débrouiller pour manger un peu puisqu’on n’a pas d’argent pour prendre une place dans le marché. » Les opérations de déguerpissement orchestrées par la mairie pour libérer les trottoirs restent pour l’instant sans grand succès. Cette situation n’est pas spécifique à Koumassi. À Treichville, Abobo, Yopougon, Marcory, Adjamé, bref, le constat est le même. Sur le boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé par exemple, plusieurs fois ces occupants illégaux ont été délogés, mais ils sont toujours revenus après le passage des agents de la mairie et ceux de la brigade de la salubrité urbaine. À quand la fin de ce jeu à cache-cache ? Espérons que des mesures courageuses et énergiques soient prises le plus tôt possible et surtout avant que le pire ne se produise, pour mettre définitivement fin à ce cafouillage indescriptible afin que la circulation redevienne normale dans les communes du district d’Abidjan.
GEORGES KOUASSI