La ville balnéaire de Grand-Bassam vient d’abriter du 28 au 30 juillet 2021, un atelier de formation sur la finance climatique. Une formation dédiée aux chefs d’entreprises du secteur privé de Côte d’Ivoire, en vue de les rendre plus efficaces dans la lutte contre les changements climatiques. C’est une initiative du PNCC Programme National de lutte contre le Changement Climatiques) et du NDC Support programme (NDC-SP) du PNUD, en collaboration avec la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).
Cette deuxième session de formation qui a réuni plus de quarante participants, vise à outiller les acteurs du secteur privé ivoirien, sur le mécanisme de financement climatique. «Le mécanisme de financement climatique est un concept assez nouveau et nous voulons que ce concept soit encré dans les habitudes de nos acteurs du secteur privé. C’est pour cela que depuis cette année, nous avons initié ces deux formations », explique Jean Yves Andé, coordonnateur du projet de préparation de la Côte d’Ivoire aux financements climatiques au sein du PNCC.
En initiant ce genre de formation, le ministère de l’environnement et du développement durable veut amener les acteurs du secteur privé à profiter des nouveaux modèles d’affaires liés aux changements climatiques qui vont permettre à ces entreprises de pouvoir se développer et de saisir de nouvelles opportunités tout en atténuant les risque liés au climat. « Cette rencontre est une occasion pour vous, chers acteurs du secteur privé, de renforcer vos capacités techniques afin de vous permettre d’acquérir des compétences en matières d’élaboration de projets selon la finance climatique », a rappelé Mohamed Sanogo, coordonnateur du PNCC, représentant le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Jean-Luc ASSI. Il n’a pas manqué de remercier les différents partenaires qui accompagnent la Côte d’Ivoire dans ce noble projet.
Au rang de ces partenaires, le PNUD dont la représentante résidente en Côte d’Ivoire Mme Carol Flore-Smereczniakétait représentée à ce séminaire de formation par Fanck Anvou, expert suivi-évaluation sur les projets climat. Il a au nom de celle-ci réaffirmé l’engagement du PNUD aux côtés du gouvernement ivoirien dans les actions climatiques. «Je voudrais traduire ma profonde gratitude au coordonnateur du Programme National de lutte contre les Changements Climatiques du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et à travers lui toute son équipe pour la franche collaboration qui permet de conduire ce processus et d’avancer sur les grands chantiers de l’action climatique avec le secteur privé ivoirien », a-t-il déclaré.
L’opportunité que constitue cette formation doit pouvoir stimuler les participants à formuler des projets structurants afin de pouvoir capter les fonds nécessaires dévoués aux questions climatiques. C’est à juste titre que Claude Koutoua, président de la commission énergie-environnement au niveau du patronat ivoirien a vivement exhorté les uns et les autres à présenter des projets. « Les projets, c’est important, parce que si on a les projets, automatiquement on regarde le mécanisme, et puis on trouve les solutions pour le financement », a-t-il encouragé. « Il faut absolument qu’on puisse identifier des projets », a insisté Monsieur Koutoua.
Si cette formation s’impose, cela va sans dire qu’il y a un manque en termes de finance climatique à combler. Ce manque, c’est l’information sur les opportunités parfois éloignées car venant des fonds qui ne sont pas basés en Côte d’Ivoire. Il y a aussi la question de la complexité des projets à monter qui dépassent parfois le niveau d’une entreprise individuelle. Pour donc pallier ces insuffisances et bien d’autres, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable à travers le PNCC a mandaté un expert en la personne de Ludwig Liagre, consultant international, expert en financement du développement durable pour entretenir nos chefs d’entreprises. « Il y a un besoin de communiquer vraiment sur ces opportunités pour les acteurs ivoiriens de mobiliser des ressources », a indiqué le formateur.
Sur la question des projets difficiles à monter individuellement, notre expert propose une méthode qui pourrait payer. « On a besoin de se regrouper en partenariats au niveau national entre plusieurs entreprises dans le même secteur, mais aussi des partenariats avec les organisations faitières et des partenariats avec les secteurs financiers », a-t-il conseillé. Non sans préciser : « C’est pour cela qu’on essaie d’avoir tous les acteurs dans le même atelier, dans la même salle pour permettre à tous les acteurs de trouver des solutions de projets qu’ils rassemblent et qui vont être éligibles à des fonds internationaux. Mais en même temps permettre à ces acteurs de développer des mécanismes nationaux qui vont leur permettre d’avoir des ressources sur le long terme pour financer l’action climatique et le développement durable en Côte d’Ivoire ».
Pendant trois jours, Ludwig Liagre a mis son expertise aux services de ces acteurs issus de divers secteurs d’activités. Les réflexions ont essentiellement porté sur comment développer des projets structurants qui vont pouvoir être éligibles à des fonds globaux comme le Fonds Vert pour le Climat, le Fonds d’Adaptation et bien d’autres. Mais aussi sur les mécanismes nationaux de financement et les lignes de crédit pour l’action climatique qui vont permettre aux banques ivoiriennes de pouvoir fournir de la finance climatique aux entreprises. « Mon espoir c’est qu’on va faire émerger les idées pour les mécanismes nationaux pour permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir ses propres ressources sur le long terme, pour financer des projets d’action climatique et de Développement Durable », s’est réjoui Ludwig Liagre.
Cette deuxième séance de formation qui intervient trois mois après la première qui portait sur le transfert de technologies climatiques, va assurément rehausser l’ambition et le dynamisme des entreprises privées en Côte d’Ivoire dans l’action climatique.
GEORGES KOUASSI
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