L’Etat de Côte d’Ivoire dans sa politique de mettre un terme à la pollution plastique a pris un décret le 20 mai 2013 interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’usage du plastique. Il s’agit du décret du n°2013-327 du 20 mai 2013. Ce décret qui devait connaître une application effective à compter de novembre 2014 a toujours peiné dans sa mise en œuvre.
Neuf années après, aucune application de ce décret, le constat de la recrudescence de l’utilisation du plastique est réel. L’utilisation est faite aux yeux de tous, du vendeur d’eau dans la rue aux commerçants installés dans un magasin en passant par les consommateurs. Se balader à Abidjan sans être marqué par des sachets de toutes couleurs et formes qui pullulent la rue relève d’un miracle. Tout simplement parce que la grande majorité des commerces utilisent les sachets comme moyen pour l’emballage de leurs produits. Le sachet plastique apparait donc comme un élément indispensable à la vie du citoyen ivoirien.
De ce fait, ils sont innombrables, les plastiques qui jonchent les villes comme les campagnes ivoiriennes réduisant ainsi la productivité agricole et étant une grande cause de mortalité au niveau du bétail. En plus de l’impact négatif sur l’espace terrestre, le plastique s’est invité dans les cours d’eau provoquant ainsi une forte destruction des poissons
Selon le programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), la pollution fait partie avec le changement climatique et la perte de la biodiversité, de la triple crise planétaire à laquelle le monde est confronté. Chaque année, l’homme produit 300 millions de tonnes de déchets plastiques, dont 11 millions finissent par se retrouver dans l’océan.
En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 200 000 tonnes de sachets plastiques qui sont produits chaque année par les industries. Cette estimation est sans compter ceux qui sont produits depuis 2019 pour l’emballage du ciment. En effet 2019, les cimentiers ont été autorisés, selon un arrêté interministériel à emballer le ciment dans du plastique.
La quasi-totalité des déchets plastiques sont abandonnés çà et là dans la nature, obstruant et dégradant les ouvrages d’assainissement et de drainage. Cette pollution a des effets nuisibles sur la terre, les mers et océans, ainsi que dans les cours d’eau en affectant la vie sauvage, l’habitat ainsi que la vie des êtres humains. Elle libère dans les sols, les eaux des molécules dangereuses, pour l’homme que pour la nature.
Outre la pollution visuelle que représentent les déchets plastiques, le plastique représente un danger énorme pour l’environnement. Leur dégradation naturelle s’avère extrêmement longue. En effet la durée de vie du plastique allant du sac plastique, de la bouteille plastique, du polystyrène s’évalue dans l’intervalle de 100 à 1000 ans.
Vivement, que l’on assiste enfin à la mise en œuvre effective du décret n°2013-327 du 20 mai 2013 ou du moins à l’installation d’usines de recyclage à la hauteur des déchets plastiques produits chaque jour en Côte d’Ivoire.
Kahaud Blihi Marie-Thérèse (Stagiaire)
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