A l’instar des grandes villes africaines, la capitale économique de la Côte d’Ivoire souffre d’une véritable pollution de l’air. Ce tueur qualifié de silencieux par l’organisation mondiale de la santé (OMS) est responsable de plus de sept millions de décès prématurés et la perte de millions d’années de vie en bonne santé chaque année.
La campagne de mesure de la qualité de l’air à Abidjan révèle que le niveau de particules est 1 fois supérieur aux lignes directives de l’OMS relatives à la qualité de l’air.
Selon les études scientifiques, la pollution de l’air est responsable de problèmes de santé comme les maladies respiratoires, des poumons et du cœur. Elles impactent aussi la reproduction et le développement du fœtus. Selon l’OMS la pollution de l’air pourrait entraver chez l’enfant le développement des poumons, limiter la fonction pulmonaire, provoquer des infections respiratoires et aggraver l’asthme. Chez l’adulte, les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux sont les causes plus courantes de décès prématuré dues à la pollution de l’air extérieur. De nouvelles données montrent également que cette pollution pourrait aussi être à l’origine du diabète et de maladies neurodégénératives.
Le trafic automobile Abidjanais composé de véhicules de particuliers et ceux destinés au transport est de loin la première source de pollution de l’air. Malgré l’interdiction d’importation de véhicules de plus de cinq ans, les véhicules présents sur le territoire ivoiriens sont en majorité de seconde main. Les véhicules de transports en communs communément appelés woro woro et Gbaka datent de mathusalem, or plus les véhicules sont anciens, plus leur taux de pollution de l’air est important. De récentes mesures effectuées à Abidjan sur des véhicules usagers ont montré l’émission de carbone 100 fois supérieure aux véhicules récents.
En plus de la pollution due aux véhicules, s’ajoutent d’autres sources de polluants de l’air, tels que le fumage traditionnel de poissons et de la viande par les femmes. Le fumage de poisson émet des polluants, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, cancérigènes et dangereux pour la qualité de l’air et la santé.
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 55% des femmes fumeuses de poissons à l’aide de fours traditionnels sont atteintes de cancers. Au plan de la consommation du bois, il faut plus de 5 kilogrammes de bois pour fumer 1 kilogramme de poissons.
A la vue de l’impact négatif de la pollution atmosphérique sur la qualité de vie, l’environnement et la santé de l’individu, des mesures sont prises afin d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations. Il s’agit au niveau du ministère de l’environnement et du développement durable de la mise en place d’un mécanisme de suivi de la qualité de l’air.
Kahaud Blihi Marie Thérèse (stagiaire)
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