Ils sont une trentaine de membres de la société civile, notamment des ONG du monde agricole et environnemental venus d’Abidjan et de l’intérieur du pays pour participer à cet atelier de renforcement des capacités qui a eu pour cadre le bureau de la GIZ sis à Abidjan Riviera Golf.
En initiant cet atelier de renforcement des capacités de la société civile nationale sur la politique forestière et l’initiative cacao forêts, le GTN-CI, l’OI-REN, la GIZ et UNDP GCP visent l’implication de celle-ci dans la méthode de l’agriculture zéro déforestation qui consiste à cultiver tout en reboisant afin de reconstituer le couvert forestier ivoirien qui est fortement dégradé .
A l’ouverture de l’atelier, monsieur Yanek Decleire, conseiller FLEGT et responsable du projet cacao forêts dans la zone de San-pédro, a déclaré : « une des préoccupations de la GIZ depuis toujours c’est que la société civile soit informée et outillée pour être plus active dans toutes les réflexions en cours ».
Pour donc donner aux participants des informations utiles sur cette nouvelle politique forestière, l’honneur est revenu au Capitaine Sylla Cheik Tidiane, point focal de l’APV FLEGT en Côte d’Ivoire. Selon lui, les échanges sur cette nouvelle politique ont débuté en novembre 2017 avant d’être adoptés en conseil des ministres en mai 2018 après plusieurs rencontres de consultations avec les parties prenantes. « Aujourd’hui, nous sommes à la phase de sa mise en œuvre », a-t-il précisé au cours de sa présentation. Au dire du capitaine Cheick Sylla, l’urgence de cette nouvelle politique émane du préjudice subi par la forêt ivoirienne. «Il ne reste plus que 11% du couvert forestier selon les estimations de 2015 », a-t-il précisé avant d’indiquer que cette politique forestière a pour objectif entre autres de préserver la biodiversité et entretenir un climat local favorable au développement durable. Le capitaine Sylla s’est aussi appesanti sur les principes de ladite politique, principes qui sont le volontarisme, le réalisme, la séquestration du carbone et la culture de l’arbre.
Abordant pour sa part la question de l’initiative cacao forêt, M. Jean Paul Aka, consultant au PNUD a souligné d’entrée que, seule, la culture du cacao contribue à 33% à la dégradation de la forêt. C’est ce qui a suscité en mars 2012 cette nouvelle pratique qui met un point d’honneur sur l’agroforesterie qui requiert des engagements, tels que l’interdiction de la culture cacaoyère dans les parcs, réserves et forêts classées. Des échanges entre les différents participants ont constitué d’autres temps forts de cet atelier qui prendra fin ce vendredi 27 juillet avec l’étape des travaux de groupe en vue de recueillir et prendre en compte les suggestions de la société civile pour la mise en œuvre de cette politique.
Rappelons que la mise en œuvre de cette nouvelle politique forestière nécessite un financement global de 616 milliards de FCFA dont 4 milliards sont déjà mis à disposition par l’Etat de Côte d’Ivoire.
GEORGES KOUASSI