Les initiatives se multiplient, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en Côte d’Ivoire, pour permettre au pays d’atteindre ses objectifs liés à l’accord de Paris qui consistent à réduire ses émission de gaz à effet de serre de 28% d’ici 2030. La dernière initiative en date concerne la création très bientôt d’une agence nationale climat. Cette volonté a été exprimée ce jeudi 20 septembre 2018 à Abidjan par des experts environnementaux au cours d’un atelier de réflexion initié par le ministère de l’environnement et du développement durable.
Une soixantaine d’experts en environnement et plus spécifiquement en climat étaient ce jeudi 20 septembre 2018 en atelier de réflexion à Abidjan Cocody. Cet atelier fait suite aux négociations favorables de la Côte d’Ivoire auprès de l’Alliance Mondiale sur les Changements Climatiques (AMCC), ayant permis au pays de bénéficier d’un appui technique de l’Union européenne à travers l’instrument d’aide liée au climat. Ledit atelier portait donc sur le lancement du projet de mise en place d’un cadre politique et institutionnel pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN) de la Côte d’Ivoire. C’est dans ce contexte que le ministère de l’environnement et du développement, par le truchement du programme national de lutte contre les changements climatiques a exprimé le désir de créer une agence nationale climat qui aura pour objectif de fédérer toutes les initiatives en faveur du climat en Côte d’Ivoire. Elle aura pour rôle d’outiller tous les acteurs du climat et coordonner toutes les activités en rapport avec le climat et qui entre dans le cadre de l’accord de paris.
Selon Monsieur Fodjo Marcel, consultant et facilitateur du projet, l’opérationnalisation de l’agence suscitera également la création d’un fonds dénommé fonds national climat. Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Professeur Joseph Séka Séka qui présidait cet atelier n’a pas caché les attentes du gouvernement à l’endroit des experts pour la réussite de ce projet. « Les attentes sont énormes. Nous comptons sur votre expertise pour éclairer nos actions pour les muer en arguments et instruments juridiques », a-t-il déclaré.
Si les participants dans leur ensemble ont adopté l’agence nationale climat comme étant une structure qui vient pour consolider la lutte contre le changement climatique, la question liée à la mise en place du fonds national climat a quant à elle fait couler beaucoup d’encre et de salive au cours des échanges. Dr Koffi Ehui Bruno, président du partenariat national de l’eau en Côte d’Ivoire a dès lors exprimé une inquiétude concernant la gestion dudit fonds. «Le vrai problème réside dans la gestion des fonds. Il faut qu’on soit sûr que ce fonds ne sera surtout pas utilisé à d’autres fins », s’est-il inquiété. « Il faut que la gestion de ce fonds soit confiée à des gens qui ont la crainte de Dieu », a recommandé pour sa part Madame Jeanne Irène Koumo, Présidente fondatrice de l’ONG LA PAGE VERTE. En tout état de cause, la transparence a été le maître mot de la plupart des intervenants.
Quant au commandant Yao Marcel, expert consultant à la BAD, il soutient mordicus que cette agence aurait pu naitre il y a plus de 10 ans, de même que le fonds qui l’accompagne. Il s’est appuyé sur les expériences du fonds vert du Rwanda, du fonds bleu pour le Congo et bien d’autres exemples de projets du même type que celui dans lequel la Côte d’Ivoire s’est engagée.
Notons que la fin de l’étude de faisabilité relative à la création de l’agence nationale climat et du fonds national climat qui l’accompagne est prévue pour février 2019. Entre temps, diverses activités sont annoncées. Notamment, l’atelier de consultation dans les différentes localités en octobre prochain, suivi de l’atelier de pré-validation en novembre et l’atelier de validation finale en janvier 2019.
GEORGES KOUASSI
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