L’hôtel Rose Blanche d’Abidjan-Cocody a abrité les 28 et 29 novembre 2019, un atelier de renforcement de capacité des cadres nationaux en matière de conception, de gestion de projets et surtout de mobilisation de financements climatiques. Ce en vue d’aider la Côte d’Ivoire à capter le maximum de financements pour lutter efficacement contre les changements climatiques.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de préparation de la Côte d’Ivoire à l’accès aux financements climatiques mis en œuvre par le programme national de lutte contre les changements climatiques (PNCC) du ministère de l’environnement et du développement durable (MINEDD), et financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) avec pour objectifs de préparer deux notes conceptuelles bien détaillées pour soumission au Fonds Vert pour le Climat et formuler une proposition complète pour soumission au Fonds d’adaptation.
Pour N’dri Franck Anvou, coordonnateur adjoint du projet, en charge du suivi et évaluation, le véritable souci auquel il est primordial de faire face, c’est comment monter des projets à adresser aux guichets climatiques. « Dans ce contexte nous formerons quarante nationaux qui vont accompagner le montage des projets que nous allons adresser aux différents fonds», a-t-il indiqué.
Et pour donc assurer une formation de qualité, des experts et non des moindre ont été mandatés, au rang desquels Joumana Asso, Directeur Général de Clima Capital Partners qui s’est prononcée sur le module relatif aux fondamentaux de la finance climatique. Elle a présenté les principes de base de fonctionnement de la finance climatique. Des principes qui selon elle, sont très nécessaires à comprendre pour pouvoir structurer des transactions dans la finance climatique en Côte d’Ivoire.
Ces principes impliquent entre autres, le renforcement des capacités locales en termes techniques et de compréhension des principes de finances. « Il faudrait travailler sur le renforcement des capacités locales. Parce que vous avez un capital humain très important. C’est un pays très riche et vous avez tout ce qu’il faut pour acquérir ces techniques », dira-elle.
L’autre principe, c’est l’implication et l’engagement du secteur privé. « Tout ce qui est finance climatique dépend beaucoup du partenariat public-privé », a-t-elle indiqué. Car selon elle le secteur privé amène tout ce qui est innovation. « Il faudrait une stratégie adaptée au marché », a-t-elle mentionné tout en instant sur les potentiels de la Côte d’Ivoire à formuler des projets attirants. « Les forêts sont un grand potentiel dans le marché de carbone ». Les déchets agricoles sont aussi des secteurs dans lesquels les acteurs ivoiriens sont invités à formuler des projets capables d’intéresser les institutions financières. «Il faut aussi regarder l’efficacité énergétique qui réduit beaucoup le CO2 », a-t-elle proposé.
Ces principes de base doivent surtout être couronnés par la conception de projets bancables qui doivent respecter les six critères de financement climatique que sont le potentiel d’impact, le potentiel de changement de paradigme, le potentiel de développement durable, les besoins du destinataire, la propriété du pays, ainsi que l’efficacité et l’effectivité. L’experte a également insisté sur les questions de transparence, du suivi et de l’évaluation ainsi que le maintien de l’équilibre entre l’adaptation et l’atténuation. Sans oublier de souligner que l’utilisation efficiente des fonds est fortement exigée dans ce contexte de financement climatique.
C’est certainement le non-respect de certaines de ces conditions qui discrédite souvent les projets et rend difficile l’accès aux financements climatiques. Car en réalité des fonds existent. Comme le souligne ici Joumana Asso. « A l’international, le Fonds Vert pour le Climat est la fenêtre la plus grande pour financer tout ce qui est projets d’atténuation et d’adaptation. Il y a aussi beaucoup de fonds bilatéraux et multilatéraux. Sans oublier les accès directs chez les banques d’investissement et les banques commerciales »
Notons que dans ce projet de préparation de la Côte d’Ivoire à l’accès aux financements climatiques, le pays bénéficie de l’appui technique et financier de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui contribue financièrement avec un don d’environ 430 mille dollars, mais également à travers un appui au niveau du secrétariat du Fonds pour les Changements Climatiques en Afrique (FCCA). «Ce qu’on souhaite pour ce projet en Côte d’Ivoire, C’est que le fonds donné soit finalement multiplié et de façon exponentielle », a déclaré Naïda Mohamed, Coordinatrice du Fonds pour les Changements Climatiques en Afrique (FCCA).
Ont pris part à ce séminaire de formation, une cinquantaine de participants issus de diverses structures publiques et privées ainsi que de certaines organisations de la société civile.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com