Pour mieux aborder les questions climatiques dans leurs différentes productions, un collectif d’artistes ivoirien a vu ses capacités renforcées au cours d’un atelier dénommé ‘’atelier de renforcement des capacités du collectif des artistes engagés pour la lutte contre les changements climatiques’’ tenu les 24 et 25 février 2021 à Jacqueville. Une initiative du PNCC (Programme National de lutte contre les changements climatiques) du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable avec l’appui technique et financier du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement).
Ils sont près d’une vingtaine d’artistes tous genres confondus ayant bénéficié de cette séance de formation qui a eu pour cadre l’hôtel Grand Roi de Jacqueville. Ils ont été mobilisés par Richard Assémian Konin, Directeur Général de KAR Communication qui a pesé de tout son poids pour la mise en place de cette plateforme. « En Afrique, pour faire passer un message de sensibilisation, la voix de la culture et surtout musicale sied », a-t-il déclaré.
Une vision partagée par le secrétaire général de la mairie de Jacqueville, Chérif Haïdara qui représentait le maire Beugré Joachim. «Y a-t-il meilleur moyen à ce jour de communiquer que de passer par les artistes ? », s’est-il interrogé lors de son allocution. Pour lui, cette formation dédiée aux artistes vient à point nommé vu que la thématique liée au changement climatique est une problématique qui concerne tout le monde mais surtout Jacqueville qui est une ville balnéaire.
C’est pourquoi il dira en substance : « Vous savez Jacqueville est une commune balnéaire et, qui parle de changement climatique parle également de menace de la vie des citoyens que nous sommes. C’est un réel plaisir et un honneur infini pour la municipalité de Jacqueville d’accueillir cette formation qui ma foi est la bienvenue », s’est-il réjoui tout en remerciant les artistes pour leur engagement dans cette cause noble non sans traduire sa reconnaissance au PNUD, toujours aux côtés de la Côte d’Ivoire dans les questions climatiques.
Le coordonnateur NDC Support Programme du PNUD, Richemond Assié a au nom de la représente résidante de cette institution en Côte d’Ivoire, madame Carol Flore-Smereczniak exprimé la satisfaction du PNUD d’être associé à une telle activité lui permettant de jouer son rôle en tant que partenaire privilégié du développement économique et social de la Côte d’Ivoire.
Richemond Assié a saisi cette opportunité pour exhorter les artistes ivoiriens à se pencher davantage sur les questions climatiques. « Pour notre part, notre vœux principal est que le climat soit votre inspiration », dira-t-il. Cependant, pour que le climat puisse inspirer les artistes, il faudrait bien que ceux-ci soient outillés. Et Marie Sylvie Liadé, coordonnatrice déléguée du PNCC en charge du renforcement des capacités des acteurs nationaux en est consciente. Voilà tout le sens de cette formation accordée aux artistes.
Pour amener ces artistes multidimensionnels à comprendre l’ampleur de la situation afin de mieux l’aborder, Mohamed Sanogo, coordonnateur du PNCC n’a pas hésité à dépeindre la gravité de la situation. « Nous sommes dans une situation d’extrême urgence. Notre planète est en train de se réchauffer. La Côte d’Ivoire est en train de se réchauffer », a-t-il déploré.
Et à Mohamed Sanogo de poursuivre : «Hélas, il pleut quand il ne faut pas, là où il ne faut pas. Et quand il pleut un peu trop, il y a beaucoup de catastrophes et malheureusement l’homme n’est pas innocent dans ces catastrophes ». Pour le coordonnateur du PNCC il faut absolument agir. Car dira-t-il « l’inaction et l’indifférence face à ce fléau du changement climatique fait triompher le mercure des thermomètres ».
Il croit fermement que les artistes peuvent jouer un rôle assez déterminent dans ce combat qui devra permettre à la Côte d’Ivoire de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% d’ici 2030. « Vous, au-delà de faire danser, de faire rire, ce sont des messages que vous savez distiller dans vos prestations et compositions musicales. Vos façon de véhiculer vos messages ont un fort impact sur la mémoire et les comportements ; et cela transcende les âges», a-t-il signifié.
La brèche ainsi ouverte, il appartient maintenant à Lionel Leroy Yapi, assistant technique au PNCC d’instruire les participants sur les changements climatiques et ses effets collatéraux. Il indiquera que les changements climatiques sont caractérisés par une forte émission de gaz à effet de serre due aux industries, aux déchets, à la déforestation, au transport, à l’agriculture, à la dégradation des forêts etc…Cela va sans dire que les activités anthropiques en sont responsables.
Selon lui, ils ont pour conséquences le réchauffement de la planète avec une élévation de la température, la perturbation des saisons et le dérèglement des systèmes climatiques, des phénomènes de sécheresse intense et les feux de brousse, l’amenuisement des ressources en eau. A ces conséquences, il faut ajouter la recrudescence des maladies vectorielles mais surtout les inondations. Le cas de Lahou Kpanda en est la parfaite illustration brandie par Lionel Leroy Yapi pour faire comprendre aux artistes le caractère alarmant de la situation climatique face à laquelle ils sont justement appelés à agir.
Comme piste de solution, le formateur a recommandé l’atténuation qui consiste à mettre en œuvre des actions pour faire face aux effets réels ou attendus des changements climatiques ou encore l’adaptation qui vise à réduire ou limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Au nombre des artistes ayant bénéficié de cette formation, on peut citer Kajeem, Nash, Pat Sako, les membres du groupe révolution, les humoristes Joël, Ramatoulaye, Agalawal et bien d’autres. Ravigotés par cette formation de deux jours, ils se disent prêts à jouer efficacement leur partition. En témoignent les propos leur porte-parole Ossohou Hugues Patrick dit Pat Sako du groupe espoir 2000. «Ce séminaire nous a beaucoup apporté. On a appris beaucoup de choses. Comme vous l’avez constaté, tout le monde était motivé. Donc de là on va aller sur le terrain pour vraiment mener des actions climatiques pour la Côte d’Ivoire». Voilà qui promet.
GEORGES KOUASSI
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