La plateforme d’innovation scientifique et de réflexion entre chercheurs de divers domaines, dénommée Afrique One Aspire veut une collaboration entre les spécialistes en santé humaine, ceux en santé animale et les environnementalistes pour une gestion efficiente des crises sanitaires en Côte d’Ivoire et partout en Afrique. Cette vision a été communiquée ce jeudi 08 novembre 2018 au centre suisse de recherches scientifiques à Abidjan à travers le concept « one health » qui signifie en français ‘‘une seule santé’’.
La transversalité des pathologies entre l’homme, les animaux et l’environnement requiert une synergie des forces entre les acteurs de ces différents secteurs de la santé et même le concours d’autres entités de la société. Ce, en vue d’une parfaite maîtrise de ces maladies généralement transmises de l’animal à l’homme à travers les contacts physiques et bien d’autres canaux. C’est pourquoi le médecin sociologue, Dr Gboko Thérèse n’a pas hésité à converger vers la recherche. Pour elle, il était important de découvrir en quoi le contact avec les animaux pouvait l’aider à traiter des maladies. C’est dire qu’un praticien de la santé humaine peut apporter son expertise à un vétérinaire et vice versa. C’est ce que recherche justement Afrique One Aspire à travers l’initiative ”One Health” qui se célèbre officiellement le 03 novembre chaque année au niveau mondial. « Ce qu’on veut à travers cette initiative, c’est de faire comprendre que tous les spécialistes en santé doivent collaborer pour assurer un bien être aux populations », nous a confié Koné Bognan Valentin, étudiant sociologue de la santé à l’université Félix Houphouët Boigny, spécialisé en sociologie de l’alimentation.
Cette collaboration s’avère nécessaire et même incontournable vu le nombre croissant des zoonoses (maladies infectieuses transmissibles des animaux vertébrés à l’homme et réciproquement) dont fait partie la brucellose qui reste une maladie très peu connue. Babo Stéphane qui communiquait sur cette maladie a fait savoir que : ‘‘la brucellose est une zoonose négligée, une maladie causée par une bactérie connue sous l’appellation de Brucella spp. Chez l’humain la transmission est possible par consommation de lait cru, manipulation, contact direct avec les liquides biologiques (d’animal infecté). Entre animaux la transmission est possible lors de la reproduction, des bactéries libérées dans le parc ou l’environnement lors des avortements’’.
D’autres communications portant d’une part sur l’élimination de la rage en Côte d’Ivoire d’ici à 2030 et d’autres parts sur la contribution de l’approche “une seule santé” à la sécuritaire alimentaire : cas de la consommation de la viande de brousse ont également meublé cette rencontre à la fois sanitaire et environnementale. Rencontre qui a également permis de savoir que traiter les zoonoses permet non seulement de préserver la biodiversité mais aussi d’éviter la contamination de l’espèce humaine pratiquement toujours en contact avec les animaux.
Il apparaît clairement qu’en mettant les connaissances ensemble, nos spécialistes de la santé arrivent non seulement à traiter la maladie des animaux, mais aussi à anticiper sur certaines maladies humaines. Bien pensé donc de la part de Afrique One Aspire avec l’initiative “une seule santé” qui n’est autre que la valeur ajoutée qu’apporte la collaboration entre la santé humaine, animale et celle de l’environnement physique.
GEORGES KOUASSI
k.georges@afriquegreenside.com