Pendant qu’on déplore les nombreux dégâts matériels et pertes en vie humaines occasionnés par les récentes pluies diluviennes à Abidjan, pendant que des familles continuent de pleurer leurs morts, voilà qu’une autre situation catastrophique se profile à l’horizon et cela ne semble inquiéter personne.
Angré, commune de Cocody. Nous sommes en plein cœur du district autonome d’Abidjan sur l’axe Riviera Palmeraie nouveau CHU d’Angré, plus précisément à quelques encablures du carrefour Béré. Sur une colline, se trouve fièrement dressé un groupe d’immeubles, pour la plupart des R+3 qui sont visiblement guettés par un danger imminent. En réalité ces immeubles en eux-mêmes ne semblent comporter aucun risque, puisque les constructions sur les collines, on en trouve un peu partout dans le monde. Ce cas n’est donc pas unique en son genre. Mais le risque, c’est qu’à quelques pas de là, la terre rouge qui constitue le fondement de ladite colline est souvent exploitée par des individus sans état d’âme, certainement pour aller remblayer d’autres espaces ailleurs. En témoigne les traces des pelleteuses et des pioches ainsi que la navette quotidienne des camions bennes dans les différentes communes d’Abidjan, souvent chargés de terre rouge et dont on ignore la provenance. N’y a-t-il pas cette qualité de terre ailleurs pour qu’on vienne faire écrouler expressément l’immeuble des honnêtes citoyens et encore endeuiller les populations?
Après les inondations dans la nuit du 18 au 19 juin 2018 qui ont causé 18 morts à Abidjan, l’immeuble en construction qui s’est écroulé sur les ouvriers à Yamoussoukro le 13 juin de la même année, faisant plus d’une dizaine de mort et bien d’autres drames antérieurs tels que les glissements de terrain qui font chaque année ou presque des victimes avec pour rappel, les 21 personnes qui avaient péri dans la capitale économique ivoirienne en juin 2009 , contre 07 autres en 2008 et 11 en 2011, nous ne sommes pas à l’abri d’une autre situation tragique, si l’on n’y prend garde. Si cette manœuvre se poursuit, il est indéniable que ces immeubles s’écouleront d’un jour à l’autre dans les ravins parce qu’ils n’auront plus de support pour les soutenir. Et même si les “seigneurs” de la conscientisation interviennent et que cette sale besogne s’arrête, il ne faut pas ignorer l’érosion causée par les eaux de ruissellement qui profitent bien de la situation pour faire leur effet en accentuant la dégradation du sol qui avance déjà à un rythme effroyable. Aujourd’hui, la gravité de cette situation ne laisse personne indifférent, tellement le constat est flagrant et choquant. Mais personne n’ose lever le petit doigt pour en parler. Même les propriétaires desdits immeubles, après y avoir investi plusieurs centaines de millions de FCFA, semblent ne pas mesurer l’ampleur du danger qui les guette.
Nous pensons qu’il faut agir et faire face à cette situation pendant qu’il est temps au risque de voir encore des familles endeuillées qui en fin de compte ne pourront que se contenter des lots de consolations du gouvernement, composés assez souvent de quelques billets de banque, de vivres et non-vivres. En toute sincérité cette situation mérite d’être minutieusement traitée afin d’éviter cet autre drame qui serait de trop.
La Rédaction