A Bessikoi, sous-quartier de la Riviera palmeraie, dans la commune de Cocody, les populations vivent dans la crainte et l’inquiétude. Pour cause, à quelques encablures des lieux d’habitations, un gigantesque trou béant continue de prendre des proportions inquiétantes.
Si dans un passé récent la situation était moins préoccupante, force est de constater que les choses ont pris une autre tournure aujourd’hui. L’état avancé de l’érosion s’attaque désormais à certaines constructions et des bâtiments au bord du ravin ne peuvent résister que grâce à un système d’enrochement. Malheureusement tous les propriétaires des biens immobiliers qui foisonnent autour de ce ravin ne disposent pas des mêmes conforts socio-économiques pour bénéficier d’un système d’enrochement. Ce qui laisse entrevoir des risques d’éboulement ans un futur proche.
Ainsi, chaque pluie avec les eaux de ruissèlement qui l’accompagnent, interpellent et amplifient l’inquiétude des uns et des autres. « Ma plus grande inquiétude, c’est au niveau des femmes et des enfants qui en traversant pourraient glisser et rouler pour se retrouver au fond du ravin là-bas. Donc c’est très dangereux », indique Hien Alain, un riverain. Quant à Yobouët Fulgence, il ne réside pas dans le secteur mais fréquente un garage non loin de là pour les dépannages de sa voiture. Il partage la même inquiétude. « L’année passée et même cette année, on appris que les eaux de ruissèlement ont provoqué des morts d’hommes. Je crains que cela ne se produise ici. Avec les enfants au sein des familles qui sont aux alentours du trou, chaque fois que je viens ici, ça me cause beaucoup de frayeur», a-t-il lancé.
Le caniveau de fortune érigé pour faciliter l’évacuation des eaux de ruissèlement montre ses failles car déjà effondré sous le regard impuissant et médusé des riverains. Visiblement, le risque auquel font face ces riverains est grand. Surtout que chaque jour ce sont des traversées périlleuses pour passer d’un bord à l’autre. Un exercice auquel même les écoliers sont soumis, vu que c’est la seule alternative pour leur permettre de se rendre à l’école. Comment se rendront-ils à l’école quand surviendra la grande saison des pluies ? La question reste posée.
Pour bon nombre d’habitants de Béssikoi, Golgotha et autres sous-quartiers environnants, la solution réside dans la construction d’un caniveau digne de ce nom afin de parer à toute sorte de désagréments. En témoigne le cri de cœur de ce sexagénaire ayant requis l’anonymat. Il lance un appel aux autorités ivoiriennes. « Ce que nous souhaitons et que nous demandons aux autorités, c’est la construction d’un caniveau pour éviter qu’en cas de pluie l’eau déborde pour faire des victime. C’est le manque de caniveau qui peut favoriser les inondations ici. Une fois les caniveaux construits, le problème est résolu », a-t-il plaidé.
En attendant que les autorités compétentes se penchent sur ce cas à la fois social et environnemental, les populations, elles continuent de vaquer à leurs occupations, la peur au ventre.
GEORGES KOUASSI
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