La côte d’Ivoire vient de se doter d’une nouvelle politique pour bâtir les cités ivoiriennes de demain. C’est la résultante du séminaire international de formulation de la politique nationale de la ville qui a eu lieu à Abidjan sous l’égide du ministère de la ville, du 12 au 14 juin 2019 autour du thème « construire ensemble la ville ivoirienne de demain ».
«La Côte d’Ivoire qui connait un taux d’urbanisation avoisinant les 50%, à ce jour, avec une projection estimée à plus de 60% en 2030, doit aujourd’hui faire face aux vulnérabilités inhérentes à l’urbanisation subie et parfois mal maîtrisée ». Ces propos du ministre ivoirien de la ville Albert François Amichia, traduisent éloquemment l’urgence à repenser la politique de la ville en Côte d’Ivoire.
Voilà l’objectif de la tenue de ce séminaire international sur la politique de la ville sanctionné par 12 recommandations. Dénommées ‘’ la déclaration d’Abidjan’’, ces recommandations faisant office de la charte de la ville en Côte d’Ivoire ont été rendues publiques par prof Diabaté Ténin Touré, sociologue du développement.
Les sillons tracés par la déclaration d’Abidjan devraient pouvoir transformer les villes ivoiriennes et leur permettre de faire face aux nombreux défis que sont le changement climatique, les migrations, la sécurité, l’inclusion sociale, l’emploi, l’égalité femmes–hommes la formation des jeunes, la mobilité, l’insalubrité, etc…
Ainsi, la déclaration d’Abidjan recommande entre autres à inscrire la Politique de la Ville dans la vision 2040 de la Côte d’Ivoire, puissance industrielle, unie dans sa diversité culturelle, démocratique et ouverte sur le monde, de sorte qu’elle contribue à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne et à la promotion de son attractivité et de sa compétitivité.
Elle préconise également la mise en place d’une politique vigoureuse d’investissement dans les infrastructures et services urbains de base, pour coller à la croissance urbaine rapide, et aussi combler le déficit d’investissements et d’équipements accumulé dans les villes ivoiriennes au cours des dernières années.
Dans cette politique de la ville, un regard particulier est porté sur le secteur informel. A cet effet, la déclaration d’Abidjan exige la prise en Compte de la prééminence du secteur informel dans les villes ivoiriennes et la conception des stratégies spécifiques pour son intégration dans la Politique Nationale de la Ville.
Ce sont au total 12 recommandations aussi pertinentes les unes que les autres qui ont été élaborées pour transformer les villes ivoiriennes.
Le ministre de la ville M. Albert François Amichia peut se réjouir de la naissance de ce document d’une importance capitale pour le développement durable de nos villes. « C’est un marqueur de poids et un outil de plaidoyer qui va stabiliser notre politique de la ville tant auprès du gouvernement ivoirien que des institutions régionales, panafricaines et internationales », a-t-il déclaré.
Pour la bonne marche de cette politique, le ministre Amichia a recommandé une implication et une synergie d’actions de toutes les parties prenantes, notamment les maires, garants de nos villes et communes. « Une politique de la ville ne prospère pas de façon isolée. Bien au contraire, il appelle à la participation collective et à la synergie des actions », a exhorté le ministre Amichia, par ailleurs maire de la commune de Treichville.
Les maires, venus de toutes les contrées de la Côte d’Ivoire entendent tirer profit de ce séminaire pour un développement harmonieux de leurs différentes localités. « C’est aussi se faire connaitre. Nous sommes à l’intérieur, en zone rurale. On n’a pas tous la chance de rencontrer tous les partenaires des fonds mondiaux. Ce séminaire constitue donc une opportunité », dira Mme Laure Donwahi, maire de la Commune de Mayo, située au sud-ouest du pays.
La première adjointe au maire de Niablé (Est du pays), Mme Marie-Laure Kindo Assandoi abonde dans le sens «Nous allons travailler avec les partenaires que nous avons rencontrés ici afin d’améliorer les conditions de vie de nos populations à travers la mise en œuvre des recommandations de ce séminaire qui est bien venu », s’est-elle exprimé.
Notons que de nombreux experts en provenance de France, Belgique, Sénégal, Rwanda, Maroc, Mali au nombre desquels Dominique Strauss-Kahn, ancien Directeur général du FMI, Pierre Andriamampianina, secrétaire général adjoint du Sommet Afrique-France 2020 ont pris part à ce séminaire qui a enregistré la présence de bien d’autres personnalités.
GEORGES KOUASSI
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